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des gens que ce tribunal devait atteindre étaient les plus influents dans la
province, ils trouvérent le moyen de nullifier cette mesure de i~
Le 13 novembre 1826, la trésorerie émet des ~nstructions selon
lesquelles les terres publiques seront d6sormais vendues. A la même
époque, Bouchette méne une enquête auprès des curés et des seigneurs,
ce qui lui permet de rassembler les informations qu'il publiera en 1 83133.
Ces statistiques Iéveront partiellement le voile sur les grands propriétai-
res fonciers. et c'est probablement ce qui ravrvera la querelle entre
Bouchette et William B. Felton (1 782-1837), alors commissaire des terres
On
de la Cour~nne~~. peut croire que Bouchette voit ses responsabilités
diminuer au profit de Felton et qu'il est jaloux des avantages de certains
autres membres de l'administration, considkrant qu'il n'a 3 peu près rien
reçu, pas même les subventions promises pour ses pubIicationd5. Felton,
de son côté, accusa publiquement Bouchette de grande incompétence
II
et ce dernier le poursuit en jus~ice'~. est probable que Felton a tiré un
certain profit de son poste de commissaire des terres, sans compter qu'il
Btait aussi conseiller législatif depuis 1822. En effet, il a reçu, pour lui-
même. 15 81 3 acres de terre dans les cantons d'Ascot, de Wendover et
d'orford, ainsi que 10862 acres pour ses enfants3?. Le 19 fevrier 1836, le
CorniTe des griefs de la Chambre d'assemblée starue que Felton a abusé
de ses pouvoirs et recommande son renvoi immédiat. Le gouverneur n'a
d'autre choix que de le démettre de ses fonctions en août 1836=. Ces
événements incitent sans doute lord Durham à ordonner une enquere en
1838, qui révélera que 1 404500 acres de terre situées en dehors de l'aire
seigneuriale sont la propriété de 105 familles seulement. Ainsi, malgré
les différentes mesures mises en place par le pouvoir impérial, on n'a pu
ernpecher I'avknement de grands propriétaires fonciers qui, trés souvent,
ont retardé le développement de diverses regions du Québec.
32. J.-C. LANGELIER IlE9li. p. 11.
33 Siatisfiques accompagnant Joseph BOUCtiETTE (1831) ai (1832b)
34. Dbjà en fkvriet 1826. Feiton signe des documenis 3 titre de commissaire des
lerres de la Couronne. mais Ca n'est que le 13 novembre, soit le mBme jour que
l'ordonnance de la trésorerie. qu'il reçoit olficiellement le titre de commissaire des
terres de la Couronne ANO-O, E 211358. Ministére des ferres et Forêts, chemise
1824-1 826.
35 Claude BOUOREAU (1986). p. 29-30.
36 La cour a donne raison à Bouchette en 1835 John 1. LITTLE (1 988). p 306
37 Andrb DESJARDINS (1985). p. 48
38, Apparemment, Bouchette aurait remis des docunienis compromettants pour Felton
3 Corirad Augustus Gugy. qui etait alors prbsidenl du Comité permanent des griefs
de I'Assembl6e. ce qüi aurait perniis de poursuivre Felion. John I Lirr~E (1988).
p 306.