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L'&tendue du territoire à couvrir et les délais qu'entraînent les com-
                          munications sont a l'origine de l'ouverture de sous-bureaux des terres à
                          Montréal et dans  chacun des  nouveaux districts  créés dans le  Haut-
                          Canada en 1787. On allége ainsi considérablement la procédure. Le per-
                          sonnel chargé de ces bureaux est autorisé à recevoir les candidatures et
                          les serments d'allégeance et à délivrer des certificats que les petitionnaires
                          font parvenir a  l'arpenteur du      En deux jours.  celui-ci  est tenu
                          d'assigner un lot et de donner un certificat d'occupation. L'arpenteur doit
                          veiller avant tout a placer les colons de manière  former le plus t6t pos-
                          sible des établissements compacts. tes officiers des sous-bureaux ache
                          minent au bureau principal de Québec,  tous  les trois  mois,  la  liste des
                          permis accordés. Les arpenteurs ajoutent les noms de ceux a qui ils ont
                          concédé des lots. le nurndro de ces lots et le rang du canton où ils sont
                          situes. Le secrétaire du bureau principal inscrit au fur et  à mesure, dans
                          un livre ouvert au public, toutes les listes reçues2B.
                                Cette procedure  vise à établir rapidement des colons sur les terres
                          ouvertes. tout en évitant qu'un individu puisse posséder de très grandes
                          Btendues, comme c'&ait  le cas dans plusieurs autres  colonies. Cepen-
                          dant, ces restrictions n'auront pas l'effet escompté:

                                En  abol~ssant, pratiquement parlant. le systérne des concessions de
                                terres publiques d'aprés le mode seigneurial,  l'acte de 1791 introduisit
                                dans le pays les troublesou les maux que le gouvernement anglais voulait
                                éviter par les instructions de 1763 et fit surgir le fl6au des grands proprié-
                                taires. qu~ tant  retarde l'établissement et l'avancement mathriel de  la
                                         a
                                province  Sous le régime seigneurial, un individu pouvait sans inconvé-
                                nient se faire concéder de grandes étendues de terrain, vu qu'il était oblige
                                de conceder A tous colons de bonne foi qui lui en faisait la demande: mats
                                sous le régime des concessions gratuites et en tenure libre, tel qu'établi
                                par l'acre et  les instructions de 1791.  et grâce à la négligence ou 3  la
                                connivence des autorités provinciales. un seul individu pouvait s'emparer
                                de tout un canton et le fermer  la colonisation. ce qui est rnalheureuse-
                                ment arrivé dans une grande partie des Cantons de l'Est. Ce fut sous ce
                                rbgime qu'origina le systeme des chefs et  associés de cantons qui,  en
                                moins de quinze ans. de 1796 à 1809. fit passer 1 457 209 acres des meitleu-
                                res terres de la Couronne en la possession d'environ soixante et dix indi-
                                vidus. dont un seul, Nichotas Austin, obtint en 1797 une étendue de 62 621
                                acres de terrain dans le canton de Bolton2'.

                                 25  Celuici  est  bien sûr en relation avec  l'arpenteur ghneral,  mais il  ne depend pas
                                   uniquement de lui; II  prend souvent ses instructions directement du 8ureau des
                                   terres.
                                 26. Procés-verbal de la rbunion du 17 fhvrier  1789. ANC, RG1 Li. Quebec. lower Ca-
                                   nada, Upper Canada. Canada  Executive Council, minuies books (on land matter).
                                   QuBbec. vol  A, p. 263.
                                              (1
                                27  J -C LANGELIER 891 1,  p  7
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