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ribuel de leurs maisons et communaiité~, ou tout ail plus, les petit2 intérèts
temporels qu'ils peuvent avoir en France.
Me voicy, enfin, arrivé au nmment de l'exécution de la promesse que
je vous ay faite de vous dire et de vous communiquer les raisons que
j'avois de continuer nia correspondance avec vous par Londres, plustôt que
.par des voyes particulieres qui, pour l'ordinaire, paroissent toujours sus-
pectes.. . et d'en obtenir, de nouveau, la permission de la cour d'4ngle-
terre.
ImO Quand on a que des vues droites on ne doit pas craindre de mu-
cher tète levée, et de commiiniquer à la Puissance dont on dépend. pour
le succès des choses qu'on traite anprès d'ellr, les mesures qu'on prend
pour y réussir, et il me semble même que c'est en agir plus respectueuse-
ment avec elle.
2'0 Comme m,on intention est. . . et que de plus j'ay demandé que les
réponses qui me seroient faites me parvinssent par la nién%e voye.. . et
toutes à découvert et sans être cachetées. il m'a paru que c'itoit le moyen
le plu sure de contenir ceux et celles qui m'écrirr>ient dans les bornes de
la pmdence, du respect et de la discrétion, et de se renferiiier uiiiili:cment
dans le d'étai1 du spirituel de l'oeuvre dont eux. . . elles. . . vous. . . et nioy
sommes chargés (tant que la cour d'Anp1eterre le trnuvrra hnri et nolis le
permettra) et de ne me jamais parler d'autres int6rêts teniporels que de
ceux qu'ils peuvent avoir en France: et sur et pour lesquels ils croiront et
jugeront que je pourray leur être de quelque utilité.
D'ailleurs, 1,fonsieur et très cher aniy, en a~issant de ce:te facon (que
je crois la plus respeotueuse comnic la plus droite) c'est,jc crois, lei moyen
le plus sure de nous la rendre favorable et de lui oter tout soupqon contre
nous.
Je ne voiis dissiniirleray pas même que si clle iioiis permet cle perpé-
tuer et de conserver les ecclésiastiques francois en canada.. . coinmc d'y
en envoyer quand il en sera besoin.. . mon intention seroit de les faire
passer par Lonclres et d'y avoir quelqii'un qiii fut en rtat de les présenter
au secrEtaire d'&ai de .cette cour avec une lettre de recom,mandation ten-
dante à le suplier de leur accorder le passage de Londres à Qurheo sur un
vaisseau annlois.
Voila nies motifs et mes raisons, Monsieur; je vous les soumets. . .
mais avec le carzctère de droiture, de v:rité. d'lionneiir et de probite que
je vous connois; j'ay lieu d'espérer que vous !es approuverés et que vous les
fer& gouter à tou ceux et celles sur qui votre ministere et la jurisdiction
que vous exercés vous donnent droimt d'inspection et de cmseil.. . il ne mc
.reste donc qu'i vous embrassef de tout mon coeur en N. S. et à vous assu-
rer de la tendre et respectueuse vénération avec laquelle jc ne cosseray ja-
mais d'être, Monsieur et tres cher confrere, vôtre tres humble et tres obéis-
sant serviteur
L'ABDÉ DE L'JSLE %EU, Via. pl. des oolonies.