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rieur  des  terres,  pour  les  desservir,  j'imagine  que  ceux  à  qui  ils  seront
                        utiles  auront assés  d'intérêt  de se  les conserver pur leur  fournis leur  nb-
                        ceisaire.. . mais cela  ne m'empéchera  pas  de tout  metire en oeuvre pour
                        leur procurer  quelques petits  secours  subsidiaires  et je  vous 'prie de les en
                        asçurer,  tous  en général  et chacun  en  particulier,  en les  embrassant  tous
                        de ma  part  en  N.  S. et  en  leur  recommanidant  bieg  de  se conduire  avec
                        toute la sagesse, la prudence et la discrétion  dont ils sont capables.
                            Pour e qui concerne la  jurisdiction  spirituelle  que  vous aurés désor-
                        mais à exercer sous le nouveau gouvernement  où  vous vous trouvés. MM.,
                        il n'est  pas douteux qu'elle  est  1,égitime puisque  vous  la  tenés du  Chapitre
                        qui  jsedr  vacante)  succède  de  droit  incontestable  à  cell,e  de  l'ordinaire.
                        Mais  si  dans la circonstance particuliere  où  vous  vous  trouvés  il  arrivoit
                        qu'il  survint la moindre difficulté. . . ou  même le plus  léger doute sur cela
                        (eu égard au laps de tems et au peu de vraysemblance qu'il  y a que la  Fran-
                        ce puisse nommer  un  evêque  dans  un  pays conquis  sur elle)  il  faut éviter
                        tout éclat et toute espéce de contestation  qui puiissent transpirer dans le pu-
                        blic.. . et  il  sera  d'autant  plus  ais'é d'y  retnedier  qu'il  sera  facile de s'a-
                        dresser  à  Rome,  à  la  sacr6e  Con~régatiou, et  d'obtenir  do  St  Siege  que
                        le pays conquis par l'Angleterre  sur la France soit  converti  en simple mis-
                        sion  apostoli<l~:e (sms extinction  pour  cela  ciu  titre  de  1'Evêché)  et  que
                        les  pouvoirs  et  la  jurisdiction  nécessaires  à  ceux  qui  gouverneront  cette
                        inijsion  viennent  immédiatement du  St Siege.. . ,soit par la  voye  d'un vi-
                        caire apostoliq~~e, ou  d'un  sitnple  commissaire  du  St Siege  qui,  sans  être
                        connu  pour tels, pourront  résider  l'un  ou  l'autre  en France.. . et  encore
                        mieux sur les lieux.
                            J'ay  deja  comin~~niqué ce  projet  à  Son  Excellence  3Ionseioneur  le
                        Sonce que nous  aron,s actuellemelit eii  Frâiice, et il m'a  paru  qu'il le goû-
                        toit  et qu'il  se prêteroit  volontiers  à le  protéger  et à  en  obtcnir  l'effet  et
                        l'exécution  auprès du  St Siege. . . mais  pour  cela,  Ivlonsieur,  il  faut  bien
                        du ménagement  et <le la prudence  pour  ne donner au'cune espêce d'inquié-
                        tude  à  la  puissance  sous  laquelle  vous  vous  trouvés  aujourd'huy.. . Et
                        attendu  qu'il  ne  peut  plw avoir  aucun  partage  n'y  rivalité  d'intérét  dans
                        le pays  que volts  habités.. . il  est  egalement incontestable  que  la  seule  et
                        unique puis:sance temporelle  qui  y doive  être désorulais  reconnue sera elle
                        du Roy de la  Grande Bretagne.. . et c'est ce que je  vous prie  instamment
                        de ne cesser  d'insinuer  à tous nos  clioi-s ct  respectables  ecclésiastiques qui
                        partagent  avec vous le  poids  et le  fardeau  de l'oeuvre  de nos  misions.. .
                        car il  est essentiel  qu'ils ne donnent aucuii  sujet de mécoutentemen.t  et  de
                        plainte  au gouvernement sous lequel ils se trouvent.. . afin qu'ils  ne nous
                        soient  pas  renvoyés  en  France,  et que  nous  pujssious  les  conserver  en
                        Canada, pour le bien  de l'oeuvre  même  qui les y a  conduits  et pour  la  sa-
                        tisfaction  de  ceux  en  faveur  de  qui  ils  l'ont  exercée  et  soutenue  jusqu'à
                        preseut  avec tant de zêle, de courage et de persévérance.. . au  lieu  que si
                       le  gouvernement  d'Angleterre  venoit  à  nous  les  renvoyer  et  à  en  subiti-
                        tuer d'autres,  cela  ne pourroit  manquer  de faire  une  grande  différence  et
                        de causer  u.n  grand préjudice  à l'oeuvie  de nos  mi,ssions.
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