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des raisons  que je  me  flatte que vous approuverés lorsque vous  les  swu-
                       rés.. . mais voicy une chose essentielle. . . même indi~spensable pour toucher
                       votre pension par  la suite et sur laquelle vous ne m'avés  pas repondu :
                           Tanit  que je  vivray,  Messieurs, votre  pension  nie  sera payée  sur ma
                       simple quittance.. . cela  est ainsy et  expressément  porté  dans la  délibéra-
                       tion de l'assemblée  du clergé de France  de l'année  l76'?. . . mais conime je
                       suis fort âgé.. . de plus, tres infirme, et que je pourrois venir à manquer.. .
                       il est absolument nécessaire que vous m'envoyiks  une procuration  en bonne
                       forme. . . le nom du fondé de procuration quc jc vous choisiray. en blanc. . .
                       et bien l'égalisée par le premier juge  dei lieu, et s'il  est possible,  par  fiIr !e
                       Gouverneur de celuy oii elle  sera passée.
                           Si  vous ai&  mieux  passer  cette procuration  en mon  nom.. . il  faut
                       que vous me laissiés la liberté, et niênie que vous me donni'és pouvoir  d'ins-
                       tituer et  de constituer tel autre procureur  (subrogé eii  ma  place)  que  je
                       jugeray  à  propos.. . et  à  l'effet de  toucher  chaque  année  de  M'  Eollioud
                       de St Julien  Receveur  g"  du  clergé  de France, la  pension  de deux  mille
                       livres  que l'assemblée  de  1762 vous  a  accordée,  et  vous  n'oublieray  pas,
                       hleçsieuri,  la qualité de Grand-Vicaire nommé par  le chapitre  (le siege va-
                       cant)  puisque c'est  sous cette qualité que l'assemblée  vous en a gratiffiés.
                           Quant  aux petits i'ntéréts que  volts  avés  entre les  mains  de  M.  vàtre
                       Doyen, vous pensés bien qu'il  ne me conviendroit pas de m'en  mesler, ainsy
                       je  ne vous en diray rien, et je ne iserois pas mênie en état de vous  en1  rendre
                       compte.
                           Tout ce que je  vous dema.nde avec instance c'est  de faire part  (le plus
                       tôt qu'il vous sera possible)  à MM. vos deux confreres.. . à toutes les com-
                       munautés  religieuses,  même  à toiis  nos  bon6  amis, vos  chers coopérateurs
                       dans l'oeuvre  de Dieu  (les stB et vertueux ecclésiastiques  répandus  dans les
                       différents  postes)  de  la  lettre  que  j'ay  l'honneur  de  vous  écrire.. . du
                       moins  pour  ce qui les regarde  et peut  les  intéresser.. . quant ce ne  seroit
                       que pour  leur  faire connoitre que je  ne  les  oublie  pas,  et  pour  !es  saluer
                       tous et toutes de ma part en N.  S. et dans l'union  de son divin amour.
                           2*' Je  viens. presentement, à quelque chose  de particulier et  de propre
                       à  nos  stes mmmunaiités  Religieuses  de  filles  dont  la  situation  me  péne
                       beaucoup,  à tous  egards,  hclas!  que  deviendront-elles?. . . quel  sera  leur
                       sort et quel party prendront+lles?. . . comme  je  ne le puis  sçavoir que de
                       vous et d'elles, j'attends  avec toute la confiance que j'ay  en la divine Pro-
                       vidence sur elle et en faveur des catholiques  romains, que nous  avons en-
                       core en Canada, ce que vous voudrés liien me mander  sur cela, avec toutes
                      les m'esures.. . les précautions  de discretion  et  la prudence  dant voiis êtes
                      capable. . . car il ne faut heurter en rien le gouvernement  sous leguel  vous
                      vous trouvé; et puisque le Canada est' conquis, et de plus cédé par la Fran-
                      ce,  aucune  autre Puissance  n'y  doit  plus  être  reconnue  que  celle  du  R~:J
                      de la Grande Bretagne.
                          Reste à scavoir quelle étendue donnera ou quelle  restriction  mettra la
                      cour  d'Angleterre  à la liberté de  religion  qu'elle  accorde par  l'art.  2" des
                       Preliminairei et selon  les  apparences par Ie traité  définitif  à ceux des an-
                       ciens sujets du Roy  qui prendront  le party  de rester  sur leurs habitations
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