Page 195 - index
P. 195
des raisons que je me flatte que vous approuverés lorsque vous les swu-
rés.. . mais voicy une chose essentielle. . . même indi~spensable pour toucher
votre pension par la suite et sur laquelle vous ne m'avés pas repondu :
Tanit que je vivray, Messieurs, votre pension nie sera payée sur ma
simple quittance.. . cela est ainsy et expressément porté dans la délibéra-
tion de l'assemblée du clergé de France de l'année l76'?. . . mais conime je
suis fort âgé.. . de plus, tres infirme, et que je pourrois venir à manquer.. .
il est absolument nécessaire que vous m'envoyiks une procuration en bonne
forme. . . le nom du fondé de procuration quc jc vous choisiray. en blanc. . .
et bien l'égalisée par le premier juge dei lieu, et s'il est possible, par fiIr !e
Gouverneur de celuy oii elle sera passée.
Si vous ai& mieux passer cette procuration en mon nom.. . il faut
que vous me laissiés la liberté, et niênie que vous me donni'és pouvoir d'ins-
tituer et de constituer tel autre procureur (subrogé eii ma place) que je
jugeray à propos.. . et à l'effet de toucher chaque année de M' Eollioud
de St Julien Receveur g" du clergé de France, la pension de deux mille
livres que l'assemblée de 1762 vous a accordée, et vous n'oublieray pas,
hleçsieuri, la qualité de Grand-Vicaire nommé par le chapitre (le siege va-
cant) puisque c'est sous cette qualité que l'assemblée vous en a gratiffiés.
Quant aux petits i'ntéréts que volts avés entre les mains de M. vàtre
Doyen, vous pensés bien qu'il ne me conviendroit pas de m'en mesler, ainsy
je ne vous en diray rien, et je ne iserois pas mênie en état de vous en1 rendre
compte.
Tout ce que je vous dema.nde avec instance c'est de faire part (le plus
tôt qu'il vous sera possible) à MM. vos deux confreres.. . à toutes les com-
munautés religieuses, même à toiis nos bon6 amis, vos chers coopérateurs
dans l'oeuvre de Dieu (les stB et vertueux ecclésiastiques répandus dans les
différents postes) de la lettre que j'ay l'honneur de vous écrire.. . du
moins pour ce qui les regarde et peut les intéresser.. . quant ce ne seroit
que pour leur faire connoitre que je ne les oublie pas, et pour !es saluer
tous et toutes de ma part en N. S. et dans l'union de son divin amour.
2*' Je viens. presentement, à quelque chose de particulier et de propre
à nos stes mmmunaiités Religieuses de filles dont la situation me péne
beaucoup, à tous egards, hclas! que deviendront-elles?. . . quel sera leur
sort et quel party prendront+lles?. . . comme je ne le puis sçavoir que de
vous et d'elles, j'attends avec toute la confiance que j'ay en la divine Pro-
vidence sur elle et en faveur des catholiques romains, que nous avons en-
core en Canada, ce que vous voudrés liien me mander sur cela, avec toutes
les m'esures.. . les précautions de discretion et la prudence dant voiis êtes
capable. . . car il ne faut heurter en rien le gouvernement sous leguel vous
vous trouvé; et puisque le Canada est' conquis, et de plus cédé par la Fran-
ce, aucune autre Puissance n'y doit plus être reconnue que celle du R~:J
de la Grande Bretagne.
Reste à scavoir quelle étendue donnera ou quelle restriction mettra la
cour d'Angleterre à la liberté de religion qu'elle accorde par l'art. 2" des
Preliminairei et selon les apparences par Ie traité définitif à ceux des an-
ciens sujets du Roy qui prendront le party de rester sur leurs habitations