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petits  benefices qui y sont joints,  vous en avés compris les  inconvenients,  cela
                         me  suffit  pour  me rassurer  sur l'effet contraire  qu'auroit  peut  être  pu  vous
                         faire ma  lettre dans laquelle je  m'étois  uniquement proposé non  de contrarier
                         vos  idées,  mais de vous en dire simplement mon  sentiment saouf  a vous mes-
                         sieurs a le suivre ou a le rejetter.
                            Je n'ay  jamais  pretendu  non plus faire tomber  le defaut de l'administra-
                         tion de vos  bien  en franee sur M.  De Lorme votre confrère et votre agent en
                         ce pays cy,  vous le pouvés  voir en relisant ma lettre.  Je connois trop sa probi-
                         té et son inteiiigenee,  son attacbement  pour  vos  interets pour  luy imputer  ny
                         negligence  ny  incapacité,  je  ne  luy  aurois  pas  d'ailleurs  con66  mes  extraits
                         pour  la  Cour  sur votre  article comme je  le fis  dans ee tems la cn  presence de
                         M.  l'abbé  de Gannes votre excoufrere ai j'avois  et6 capable de vous en donner
                         une  idée  peu  conforme  a  son  caractère  a  ses  sentiments  et  a  ma  facon  de
                         penser.
                            L'un et I'autre parurent contents de mes representations a la cour a  votre
                        sujet, et du eompte que j'y  rendois  de votre chapitre.  Tous deux,  loin  d'etre
                         blessés  de ce  que  je  disois  de  l'administration  de  celuy  qui  en  étoit  chargé,
                        convinrent qu'il  falloit des fonds pour  la rendre ineilleure,  moins  dispendieuse
                        pour  vous  Messieurs,  et plus  lucrative, et qu'il  etoit difficile de faire  quelque
                        chose de rien, et que dès qu'on etoit obligé d'affermer  sechement le sol au colon
                        sans luy fourni ny chetelles ny bestiaux,  il en tiroit seul le profit  au prejudice
                        du proprietale; pour  I'ordiuaire Messieurs,  une  abbaye iloit  de net rendre  les
                        deux  tiers  du  prix  des  baux  au  titulaire ; ainsy  7500'  doivent  luy  donner
                        5000'.   vous  voyéa  au  contraire que les  deux tiers de votre revenu en france
                        s'en  vont  en  charges,  soit d'impositions  soit de regie ; l'administration  n'est
                        doue pas bonne, et en supposant le principe que l'experieuee  rend incontestable,
                        la  consequence  en est egalcment juste,  et vous est trop prejudiciable  pour  ne
                        pas  mettre ceux qui regissent  vos  interets en etat de faire autrcment.  car j'ay
                        l'honneur  de  voua  le repeter  Messieurs, je  defie  M.  Delorme  tout  zBIé  et tout
                        habile  qu'il  est de faire autrement.
                            Ainsy  Messieurs  supposé  que  quelqu'un  parmy  vous  ait  pu  penser que
                        mon  intention  a eté de vous le renr'.re suspect,  en vous representant le peu  de
                        produit que vous le mettiés en etat de vous faire, je vous prie de l'en  dissuader,
                        et vous rendrée justice  a trois personnes a la fois : Au  premier  en le dissuadant
                        d'une  idke  qu'on  n'a  psy  voulu  luy  donner  et  qui  seroit  contre  In  justice  et
                        l'equité.  A M.  Delorme,  qui merite toute votre confiance, et a moy  Messieurs
                        dont la pensée et l'exprasiun  auroient eté mal interpretées.
                            Quant a  voire affaire vis  a  vis du seminaire et de vous Messieurs,  DOUr  la
                        contestation de la cure, le Roy informé des mesures que Mcr votre evêque avoit
                        prisa pour vous concilier, l'a evoquée de lu9 mCme a son conseil et a nommé des
                        commissaira pour  luy en faire le rapport,  ainsy elle sera inccssammcnt  jugée.
                            Le ministre  me fait scavoir que votre deputé repassoit cette année a Que-
                        bec et qu'il  suEsoit d'un seul agcnt en frence pour  y suivre cettc affaire et y
                        administrer vos revenus.
                            Pour  ce  qui regarde  Mg'  votre evèque Messieurs,  il m'a  mandé  que son
                        pourvu  a la cure de votre ville avoit eté maintenu et que le Conseil  souverain
                        avoit jugé qu'il  n'y  avoit abus dans sa presentation, nomination et visa.
                            Pour ce qui concerne les autres chefs de moyens d'appel commc d'abus que
                        vous aviéa articulés contre luy, jusqu'a  present il n'en  est point  question  quoy
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