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ARCHIVES  DE  QUEBEC                     305

                        sible,  les  veritables  bornes  et  limites  de la  peninsule  de l'acadie  cedée  aux
                        anglois par  le trait6 de 1713, mais je  pen,ae pour ma eonsolation  que M. de la
                        Galissonnière en est mieux instruit que moy, et qu'ayant  les lumières et l'auto-
                        rit6 necessaires  pour  soutenir  les  droits  de l'etat  et  de  la religion  dans cette
                        colonie il n'obmettra rien de tout ce qui pourra dependre de luy pour reponrlre
                        a  la confiance du Roy  et  a I'attente  et a  I'esperanee  cles  pauvres  habitans  de
                        I'acadie  et  des  sauvages  de  cette  ealonie,  voicy  cepeudant  Monseigneur,
                        comme je  vous  l'aye  promis  cy  dessus,  ce que  je  pende des  bornes  et  limites
                        de l'aeadie  cedée  aux  anglois  en  1713, suivant les  differens  plans  que je  m'en
                        suis fait d'après  ceux  qui m'ont  eté envoyés,  ce que je  compte verrifier  sur les
                        nouvelles eartes du canada et de l'aeadie,  dès que j'auray  pu  en obtenir  de la
                        eour, ce qui me paroit long a venir  et difficile a obtenir.
                            En fixant la portion de I'aeadie qui en 1713 a eté concedée par la france aux
                        anglois,  a la simple peninaule  qui selon les  apparences doit formcr la nouvelle
                        ecosse, je  i'avois  d'un  coté  bornée au  port royal,  audessus  duquel est la baye
                        fran~oise qui le borne luy meme.
                            En parcourant  le plan de gauche a droite, car je  ne puis me servir  d'autre
                        terme le plan qu'on  ma envoyé n'etant  pas orienté, je  trouve en dedans de la
                        peninsule  et sur les limites la rivière aux Canards I'entr6e des mines.
                            Plus  loin,  et toujours  de  gauche  a droite,  et en  angle  aigue  et saillaut,
                        beaubassin borné par la rivière qui tend au portagc de la baye verte et qui forme
                        la presqu'isle  nommée cy devant l'aeadie  lors de la concession et depuis par  les
                        anglois la nouvelle  ecosse.
                            De la il s'enruimoit  que tout ce qui est audessus de la riviere dont je  viens
                        de  parler  et  qui tend  au  portage  de  la baye  verte fait  partie  du  Canada,  et
                        n'appartient  point aux anglois.
                            De la  et  par  une  suitte et conséqueiice  necessaires,  le canada  comprend
                        la pointe de beauséjour et ses habitations,  la rivière avec le lac de la baye verte
                        et scs habitations, la rivière de tintamare oueskak, la prée des bourgs tintamare
                        la coupe et leurs habitations,  audessus le portage de cocagne a memeramcouk.
                        de trois a quatre lieues.
                            En suivant le m&me plan  et en le regardant a gauche audessus de la Baye
                        françoise lisle  Sa Jean,  cbipoudi petkoudiak  et  Memeramcook  a  droite  et au
                        bas de la pointe  que forme la  peninsule de l'acadic  et la rivière de Cobequitk,
                        Tagamigoucbe,  et  audessus  en  remontant  Pictoii,  le  cap  S'  Louis,  la  baye
                        verte, le eap Tourmentin la cocagne et son port.
                            Voila  Monseigneur le plan que je  me suis fait de I'acadie,  actuellement  la
                        nouvelle  ecosse,  et  qui  sclon  les  apparences  a  eté  cedée  aux  anglois  par  le
                        traité de 1713.
                            Le surplus jusqu'au  fleuve Sc Laurent denoit former le canada non sculls
                        ment pour  les  partyes  que jay  CU  I'hnnneiir  de  vous citer mais pour  celles qui
                        ne  sont pas  a  ma connoissance,  et c'îst  la  sans doute et  hors  de la peninsule,
                        que les  habitations  francaises auroient  du se former, et Ici paroisses  s'établir,
                        plustot  et de prefcrence a l'interieur  de la  prcsqu'isle,  dans laquelle on  devoit
                        bien  prevoir  que les  anglois  tot  ou  tard formeroieut de grands etablissemenn,
                        et s'empareraient non  seullement  de nos  habitations,  mais même  des habitans
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