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ARCHIVES DE QU~BEC

                                   k Port Royal contient dans douze lieues d'etendue  le nombre de deux
                                       mille eommunians cg                                      20OC1
                                    La rivière aux Canards dans 4 lieues d'etenilue              50Cl
                                    La grand  pré dan7 4 lieues d'etendue                        1000
                                    Pegiguitk dans  10 lieues d'etendue                          18001
                                    Cobequitk dans 12 lieues d'etendue                           800
                                    Beaubassin dans 25 lieues d'etendue                          2500'

                                                                                                8600
                                        voila donc 8800 cornmunians d'ou  il  n'est pas difficile de conclure qu'il  se
                                    trouve actuellement dam ln presqu'isle  de I'acadie  13 a  1400 familles, et si le
                                    nombre des communians est de 8600 on peut bicn mettre le  tiers en sus pour
                                    les enfaus qui ne  ont pas encore en Sge de communier, ce qui par une suputation
                                    juste  formeroit  12800  hubitans  françois,  sans  compter  qu'il  en  nait  encore
                                    tous  les jours,  de  laquelle  perte  n'est  ce pas pour  i'etat.  et combien  d'bmes
                                    exposée a  une perte sans ressource par le scbisme et la separation du sein de
                                    i'pglise  catholique apostolique et romaine.
                                       Ces deux motifs seuls sont bien  plus  que eu5ant pour exciter  le dle du
                                    Roy  et le  porter  a  ecouter  favorablement le  deputé des  habitans françois de   r\
                                    l'acadie a qui je me promet bien dedonner tous les secours qui pourront  dependre
                                    de moy,  lorsque sur  les  celaircksemena  qu'il  m'aura  donné, j'auray  pu recti-
                                    fier les connoissances  que j'ay  prises de cette colonie dcpuis près de vingt ana.
                                        La perte des habitans  françoisn'est  pas  la seulle qui me touche, prés de
                                    douze cent sauvages, tous ehreatiens et bons catholiques,  instruits par les soins
                                    et le zèle infatigable de M.  Maillard  et de M.  le Loutre,  ne mérite pas  moins
                                    d'attentions, l'etat  meme y prrdroit des sujets qui luy sont aussy attaches que
                                    les françois memes,  et d'autant  plus  a  conserver  que  quelque  secours  que le
                                    Roy veuille donner aux hsbitans françois de i'acadie.  an peut dire que le succhs
                                    en depend  de Is conservation des sauvagra, au~sy M. le  Loutre qui en a  bien
                                    senty I'utillité,  n'a  pas  pe~du un  instant.  a  son  arrivée.  pour  les ralier  et les
                                    preserver  de la seduction des anglois.
                                       J'attends  le deputé des habitam françois, et aussy tot qu'il sera arrivé, je
                                    travailleray de concert avec Iiiy sur tout ce qui pourra tendre a mettre la Cour
                                    a portée de connoitre le danger ou se trouvent actuellement les  acadiew frao-
                                    sois et les sauvages de cette colonie, pour la porter s'il est possible a lcur donner
                                    des secours promps et proportionn6s  a leur pressant besoin.
                                                                                                et
                                        La cour a nomme ileiix commi.urairer. r~iavoir hl.  ide  la galir~onoii~rr 81.
                                    de Siihouce nour travailler aux bornes et limites <le I'a~iailii. vis a vii  :et conrra-
                                    dictoirement)  de  deux  commissaires  anglois,  qui  arrivent  incessamment  en
                                    france, et qui y sont peut ètrc deja, après quoy il y  a toute apparence que M.
                                    de la Galissonniere très habile et qiii connoit parfaitement le local de i'acadie,
                                    sera envoy6 sur les lieux en qualit6 d'inspecteur general de Marine pour consta-
                                    ter vis  a  vis  du general anglois  les possessions des deux pubances et awurer
                                    le sort des acadiens françois et des sauvages de cette colonie.
                                        Vous voycs Monseigneur que le deputé des acadiens arrivera fort a propos
                                    en france, si 1uy et moy naus sommes ecoutb dans les conferences de M'O  les
                                    commissaires,  agd6 des  nouvelles lumières qu'il  me donnera et du pïu que j'en
                                    ay  acquib jusqu'apresent,  je  tacheray  d'indiquer,  le  mieux  qu'il  me sera pas-
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