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ORDONNANCE  DE  M.  BOCHART  CHAMPIGNY  QUI  DsFEZrD  A  TOUT
                             FRANCAIS  DE  TRAITER,  RECEVOIR  EN  PAIEXENT.  RETLRER  EN
                               GAGES  OU  AUTREMEhT  LES  HARDES,  ARMES  ET  .MUNITIONS
                                DES  SAUVAGES,  ETC.  ETC,  A  PEINE  DE  RESTITCTION  DE
                                  CE QCI AURA  ETE REÇU, DE LA PERTE DE CE QUI AURA
                                      ETE  FOURNI  ET  DE  CENT  LIVFiES  U'AmNDE
                                                    (3 septembre 1700)

                                 Jean  Bochart  chevalier  Seigneur  de  Chainpigny,
                            Xoroy et autres lieiix, Conseiller du Roy  en  ses Conseils,
                            Intendant de justice, police et finances en Canada.
                                 Sur les plaintes qui nous ont été faites par les Capi-
                            taines  et  anciens  des  Sauvages  Iroquois  chrestiens  qu'il
                            y a des françois qui depouillent la pliis grande partie des
                            dits Sauvages, sous pretexte d'achapts, ou  de prendre en
                            gages non seidement de leurs hardes, mais aussy de leurs
                            armes et miiriitions Et le plus  souvent pour  des boissons
                            qu'ils leur fournissent, dont ils s'enyvrent  sans Conserver
                            seulement une chemise pour se Couvrir, y employant même
                            des hardes et des a,rmes qiilIls empruntent chez des mar-
                            chands; dont les Intentions sont, en leur prêtant,  de leur
                            donner le moyen  cle  faire la chasse et d'être  payez sur le
                            provenu de sorte que ces Sauvages étant ainsy denuez de
                            tout  et  reduits  dans la  derniere  misere  sans aucune res-
                            source pour payer leurs dettes, sont portez a abandonner
                           le pays; A quoy étant Iinportant de remedier  Et surtout
                           de  faire  en  sorte  qu'ils  puissent  être  du  moins  en  état
                           d'aller  dans le  bois  pour  chasser! Sons faisons  tres  ex-
                           presses  deffenses  a  tous  françois  de  traiter  recevoir  en
                           payement, retenir en gages ny autrement sous tel pretexte
                           que  ce  puisse  être, les hardes,  armes et  munitions  desd.
                           sauvages  qui  Consistent  en  chemises  justeaucorps,  Ca-
                           pots, mitasses,  souliers, brayets,  Cou~rertures, fusils, pis-
                           tolets, poudre, plomb et balles, a peine Contre chacun Con-
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