Page 54 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Marie.  Cela.  hiargueri te  Rourgeoys  ue  pouvait  l'ignorer,  elle  qui  airee
                                 Marie Raisin,  Aune  Hioux  et Catheriue Crolo.  ne eouetituait  aprês tout,
                                 qu'une niisérable équipe de quatre huinliles  filles du monde s'improvisant
                                 institutrices.*
                                     2) L'épreuve  de  11583
                                     L'inceudie  de la  maijon de Mère Bourgeoys, par une nnit de décem-
                                 bre  1633,  allait  réduire  lem  Seurs au  dénuenient  le  plus  entier.   ZR
                                 desastre était eomplet,  non  seüIeinent la inaioon,  les meubles,  tout devint
                                 la  proie  des  flammea.  deux  Religieuses  ne  purent  s'enfuir  à  temps  et
                                 furent  retrouvées  earlonisées.~
                                     Le  pieux  Prélat  aecourut  et  devant  e qui  semblait  devoir  être  la
                                 ruine totale  de I'muvre,  eroyant voir  dans  ee dénuement  une  indieation
                                 yrovidenticlle,  - leur  snggcre  encore  une  fois  une  fusion  avee  les
                                 Ilrsnlines  de  Quéhee   Cette  proposition  aBlige  bea ueoup  18  Mère
                                 Bourgeoys.
                                     11  revenait  pour  ninni dire instinetivernent  à  la  pretriière  idée  qu'il
                                 avait  toujours  caressée:  n'avoir  qu'une  seule  Communauté  de  femmes
                                 enseignantes  dans  son  diooése.   II  oubliait  une  fois  de  plus  que  les
                                 Religieuses  Ursulines  étaient  eloitréer  et ne  seraient  peut-être  pas  aussi
                                 utils  qne  celles  de  la  Congrégation  pour  l'éducation  de,  enfants  de la
                                 cainpagne.
                                     Bien  que Vére  Bnurgeoys  fut  très  siinmise  à  ses supérieure et que
                                 même!  - au  térrioign~~e de M.  de Maizcrets,  grand  vicaire  de  Mgr de
                                 Laval.  - elle  exeellait  en  obéissance envers  eux.  elle  eroit  néanrnnina
                                 être  obligée  dans  eette  circonstance,  avec  beauciup  de  respect,  mais
                                 avee  énergie,  de represenier  à  ee  Prhlat,  que  le  bien  qu'elle  se  propose
                                 de {aire avee  ses  filles.  n'est  pas  conipatible  avee  les  Règles  d'nn  autre
                                 Institut  et  notaminent  avec  eelles  d'une  Comniunaute  eloîtrée.  Que  ce
                                 serait détruire enLièrement les vnes qu'elle  croyait lui avoii  été inspirees
                                 de Dieu.
                                     Non  senlement  elle  veut  honorer  Ia  sainte  Vierge  par  la  fondation
                                 de son Institut, mais encore rendre  la vie  religieuse accessible à une foule
                                 de  jeunes  personnw,  qui,  trop  délicates  pour  affronter les  austérités  du
                                 cloître.  ou  trop  peu  iavorisks  de  la  fortune  pour  fournir  une  dot,
                                 seraient  à jamais  privées  du bonheur de se consacrer  à Dieu.
                                     Elle ajoutait qu'elle  faisait si peu  cas des richesses qu'elle  irait pren-
                                 dre  PUT  se6  épaules  une  fille  qui,  u'ayant  pas  de  qnoi  se  vGtir,  aurait
                                 d'aillenrs  une  bonne  volonté  et une  vraie  vocation.  W' de  Laval  était
                                 trop  homme de Dien  pour  ne pas comprendre  pareille  pensée.
                                     L'Evêque  de Québec  u qui avait touj iiurs nne trEs grande estinie pour
                                 la  vertu  de  cetle  bonne  mur,  dit  Faiilon,  et  qui  ~ongeait alors  i se
                                 démettre  de  ries ionciiuns,  cn demandant an  Roi  un coadjuteur,  ne  ctut
                                 pas  devoir  irrsister,  et  abandonna  l'avenir  de  La  Congrégation  à  la
                                 Divine  Providence *.
                                     C'était  l'aliandonner  eutre  bonnes  mains.  La  Congrégatiou  se
                                 releva bientot de ses ruines, et se  rétablit. non pas au triCrne endroit, mais
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