Page 79 - monseigneur
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SI "MAtrRE. toBNU"TE flUT LA GUERRE 1
Lé jeune Oblat poursuit les considérations qu'il avait entreprie.es
lur la vocation et parle des embt1ches du diable, le c Cornu Jo.
Pour tes projets, comme tu le sais, je suis loin
de m'y opposer, mais il ne faut rien précipiter. Une
fois son parti pris, il faut persévérer, mais avant,
il ne faut rien précipiter. Je ne suis pas surpris que
maître Cornu te fasse la guerre. C'est assez son or·
dinaire d'agir ainsi envers les personnes qui veulent
se donner entièrement à Dieu. Il ne manque pas de
prétextes pour les tourmenter, et cela non seulement
avant leur entrée en religion, mais souvent pendant
une partie du noviciat. Tu peux t'en convaincre en
consultant les religieux et religieuses que tu connais.
Ainsi ne t'inquiète donc pas de ses manèges. Avec
l'aide de Dieu et les secours de sa très sainte lIfère
tu les f~ras tourner à ton avantage et à sa confusion.
Il faut surtout redoubler de dévotion envers la très
sainte Vierge, souvent lui recommander ta vocation
et lui dire d'être ta mère, de te conduire par la
main où elle vent que tu ailles. Net'inquiète pas
non plus de ta santé, on la connaît bien; si on te
reçoit néanmoins, n'aie pas de scrupule si tu ne peux
être utile à la Congrégation en travaillant. Un reli.
gieux et une religieuse qui souffre patiemment atti-
rera sur une communauté plus de bénédictions qu'uu
autre y attirera d'argent eu travaillant. Ainsi donc
si nonobstant ta petite santé on te reçoit, n'aie pas
d'inquiétude, mais encore une fois ne précipite rien,
1 Lettre à sa sœur Mélanie. _ Marseille, 9 février 1854.
-CFG