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128 MONSBIGNBUB GlUNDIN VOUS PÀBLB •••
copat. Le bon Dieu en ID'appelant au sacerdoce, à
la vie religieuse et à l'apostolat, m'a assurément fait
une grande grâce, a bien honoré et béni notre famille.
En m'appelant à 1'tlpiscopat, il m'en a fait une autre
assnrément; mais je suis convaincu qu'il ne m'a f
choisi qu'à cause de ma misère; il a voulu que sa
gloire fût son œnvre et pour cela il a choisi celui qui
était le moins propre à la lui procurer. Tu t'es sans !
donte rejonie de voir ton frère élevé à une si haute
dignité, tu t'en es d'autant pIns réjouie qne tu pou- 1
vais moins y compter. Cette élévation qui n 'tltait ni i
pour toi, ni pour moi, mais ponr Dien, devait nous ~
rendre reconnaissants sans doute, mais non nous 1
élever. Si an lieu d'être Monseigneur Grandin, 1
j'étais resoo le père ou le frère Grandin, ou mieux !
. si j'étais resoo le pauvre gars Gradin, gardeur de
brebis comme autrefois, nous ne nons serions pas
moins aimés, je n'aurais pas eu tant d'Hôtelleries
ponr y descendre au Mans et je suis sûr que tn n'au-
rais pas tronvé mal si, pour gagner 10 ou 20 SOU8
ou simplement pour ne point faire de peine à quel- 1
qu'un, j'avais préféré nne antre auberge à la tienne. ~
Il est bon de nous rappeler ce qne nons avons tlOO, ~
cela nons ferait mieux comprendre ce que nous
devons être. " Je tremble, ma chère enfant, que ma
dignité ne tonrne un jour à ma confusion et peut-être
li oelle de ma famille. Tâchons au moins d'être véri-
tablement humbles de cœur pour attirer sur nous
le regard si miséricordieux du bon Dieu. Ne nous
tllevons point, tenons-nous au contraire toujours dans
notre rien; nons ne pouvons être à notre place
aillenrs.
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