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TON FILS EST PRtTBE! 1
Cette l~ttre el!lt écrite à l'occasion de l'ordination sacerdotale du
P~re Henri Grandm, à Saint-Alben. Monseigneur s'ef-
force de consoler son frère, le père du jeune Jévite, qui n'a
pu être présent à la cér-émonie.
Quand je suis ainsi pris par le temps, je fais
toujours passer les lettres d'affaires avant les lettres
d'agrément, et je range parmi ces dernières les
lettres de famille. Aujourd'hui pourtant je ne re-
garde pas seulement ma lettre de famille comme une
, lettre d'agrément. C'est une lettre importante à la-
î quelle mon cœur de frère se trouve obligé par l'af-
fection et le devoir; et contrairement à mon habitude
ce n'est point au cher curé de Martigné que j'adresse
cette lettre de famille, mais bien à toi, cher frère,
car tu y as nn droit tout particulier. Le 30 novembre
dernier, tn as eu l'insigne honneur d'avoir uu de
tes fils admis au nombre des prêtres de Jésus-Christ,
je dirai même au nombre de ses apôtres. Ce n'est
plus maintenant un simple serviteur de Dieu; mais
un de ses amis, un de ses confidents. Je suis con-
vaincu que tu comprends cet honneur; toute la fa-
mille en sera heureuse et le partagera avec toi; mais
peut-être que personne n'en sera aussi heureux que
moi. Ton fils, cher frère, est devenu le mien, sans
cesser d'être le tien.C'eût été une grande consola-
tion pour toi de le voir ordonné par moi et d'assister
à sa première messe; le pauvre enfant eût été bien
heureux, lni aussi, de oommunier son père; j'ai
souffert moi-même de votre privation. Mais, cher
frère, les pins saintes joies ont toujours, ici-bas,
i Lettre à 100 frire Florent. _ St~Albert, le 16 décembre
1876._CFG
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