Page 93 - monseigneur
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Nos enfants se déguisaient pour jouer à la mère, comme on le faisait. Cette
photo date de 1925. De gauche à droite, ce sont mes filles Madeleine et Jeannine,
puis leurs cousines Rose et Charlotte.
Les enfants, paroi tout ça, s'amusaient à faire les chars
avec des chaises renversées, ça tirait à la jambette, nous
avions un jeu de dames et nous faisions des châteaux de cartes.
Quand les plus âgés ont su lire, nous chantions des chansons
contenues dans un gros chansonnier de 300 chansons et un
livre de cantiques. Nous aimions le chant et presque tous
étaient de bons chanteurs! Nous nous installions à deux dans
les chaises berçantes et nous commencions par Le 1I,l./ferrant,
complainte que nous savions par coeur, Ô Canada, Ô Caril-
lon et Jadis la France. Nous étions patriotes! Et puis les can-
tiques; surtout celui du vendredi saint: Au sang qu'un Dieu
va répandre. Mais, quand nous en parlions, nous disions:
«On va chanter A u sang qu'un » ! Ça aussi, ça nous impres-
sionnait, cette Passion de Notre-Seigneur. Nous le savions par
coeur aussi.
Quand il pleuvait, confinés dans la maison, nous allions
nous déguiser avec les anciennes robes à falbalas de ma
mère et les châles de ma grand-mère. Nous descendions
l'escalier en relevant la queue de nos robes et nous allions
jouer à la mère dans la cuisine. J'oubliais de dire que si les
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