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Annexe 1

                                                       Entrevue



                                 Ëmission Appelez-moi Lise à la télévision de Radio-Canada, 9 avril
                                 1975
                                 Animatrice: Mme Lise Payette
                                 Présentation par M. Jacques Fauteux :« Une grand-maman pas com-
                                 me les autres: Mme Florentine Maher. »
                             L.P. :  Claude Maher nous avait parlé de sa grand-mère comme d'une
                                    femme absolument extraordinaire. Eh bien, c'est la grand-maman
                                     que nous accueillons ce soir. Elle a quatre-vingt-cinq ans et, pour
                                    la toute première fois de sa vie, pour faire celle émission de télé-
                                     vision. elle s'est fait maquiller. Elle n'avait jamais rien mis sur son
                                     visage. Voici Mme Florentine Maher.
                                     A vez-vous aimé ça, vous faire maquiller?
                              F.M.:  Ils ne m'ont pas maquillée, juste un peu de poudre sur mes joues...
                             L.P. :  Comment il se fait que vous n'ayez jamais rien mis?
                             F.M. : Je n'ai jamais senti Je besoin de mettre quelque chose sur ma
                                     figure.
                             L.P. :  À aucun moment, jamais?
                              F.M.: Savez-vous, je ne me suis jamais savonné la figure...
                             L.P. :  Non piLIS !
                             F.M. : Jamais de savon sur ma figure. Quand je suis allée au couvent, la
                                     soeur nous avait dit: «Vous savez, le savon, ça fait jaunir la
                                     peau. »
                             L.P. :  Alors, ça a réglé votre cas .?
                             F.M. : Ça a réglé mon cas. De temps en temps, faut bien se laver... mais
                                    ordinairement, je ne mets pas de savon sur ma figure.
                             L.P. :  Quand vous aviez dix-sept, dix-huit ou vingt ans, les femmes qui
                                    se maquillaient, c'était.. de mauvaises femmes ?...
                             F.M. : Ah !... un peu... oui.
                             L.P:   Je me souviens d'avoir emendu ma grand-mère prononcer un
                                     dicton qui disail : <<Femmesfardées... »Je ne me souviens pas du
                                    reste. fi ne fallait pas leur faire confiance, en tout cas...
                             F.M.: Chez nous, on ne disait pas ça. Une femme trop fardée, ça, c'était
                                    mauvais signe.
                             L.P. :  On n'avail pas confiance. El les femmes qui fumaient, alors?
                             F.M. : J'avais une soeur plus âgée que moi qui fumait une cigarette de
                                    temps en temps avec... les hommes, mais pour moi, il n'y avait pas

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