Page 218 - monseigneur
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Je finirai en disant que mon mari est décédé en mars 1970.
Il n'a été malade que huit jours. C'est son coeur qui a man-
qué, mais il n'aimait pas aller consulter les médecins. Il est
décédé à l'hôpital vers le matin du 24 mars. A-t-il souffert?
Avec les médecins, nous sommes bien peu renseignés!
En passant, je dirai que j'y pense souvent... Il ne m'a pas
appelée souvent Florentine; il disait plutôt «ta mère ». Ce
n'était pas la mode, dans notre temps. Les maris de ce temps-
là se seraient sentis humiliés de dire «je t'aime» à leur
femme! Cela allait de soi! En dernier, il m'appelait «Djo ».
Les dernières années vécues ensemble ont été heureuses. Je
rêve à lui assez souvent, et dans un rêve, il m'a dit: «Tu es
belle. »C'est bien la seule fois qu'il1'a dit, et en rêve!
Après le décès d'Upton, François Tanguay, mon petit-
fils, garçon d'Andrée et de Raymond, est venu rester avec
moi. Je n'étais pas préparée à vendre la maison tout de suite.
II fallait que je m'habitue à agir seule et à m'occuper un peu
plus d'affaires. Ce laps de temps, un an et demi, m'a été très
profitable pour me remettre d'aplomb.
En 197 J, j'ai vendu ma maison. François parlait de se
marier. .. et je suis allée m'installer à Duvernay, chez Gus-
tave. Après huit mois, je me suis trouvé un loyer dans une
maison de retraités, Les Cascades, sur la rivière des Prairies.
C'est agréable. J'ai une pièce et demie, que j'ai arrangée sui-
vant mes goûts. Je fais ma cuisine et mon ménage moi-même.
Je suis arrivée ici le 1er juin 1972. Ça fait donc trois ans que
j'habite seule, car nous sommes en 1975.
J'ai déjà dit que j'étais romanesque; on disait «dans la
lune ». Si j'étais affectueuse, on disait aussi «licheuse ». En
tous les cas, j'avais une belle chatte jaune qui me suivait par-
tout et que j'aimais de tout mon coeur! Sur les premières
photos prises par notre cousin des États, j'avais ma chatte
dans les bras! Chien ou chat, j'aimais ces bêtes-là. Au cou-
vent, j'aimais aller prier, le soir, à la chapelle, quand il n'y
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