Page 227 - monseigneur
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F.M. ; En 1922.
                                L.P. ;  Depuis 1922, je ne sais pas si je vais me tromper, mais il a dû y
                                       avoir rarrivée de la radio. Le téléphone... est-ce que c'était avant
                                       22 ou après?
                                F.M. ; Ça devait être avant, parce qu'on avait un téléphone. Seulement,
                                       les radios sont arrivées dans ce temps-là à peu près. On avait
                                       une petite radio à cristal.
                                L.P. :  On avait un truc dans l'oreille...
                                F.M.:  On avait des écouteurs.
                                L.P. ;  Et une petite aiguille sur l'aimant pour trouver le poste...
                                F.M. : Oui, oui. Et à mesure que ça s'améliorait, mon mari, ce qu'il y
                                       avait de nouveau, il l'achetait. Comme les réfrigérateurs... On a
                                       demeuré dans la «petite patrie» de Claude Jasmin, dans ce
                                       bout-là, et puis là, c'était les passeurs de glace; glace en bas,
                                       glace en haut. .. toutes ces choses-là. Et puis ensuite, il y avait les
                                       Italiens...
                                L.P. ;  Les glacières, moi j'ai connu ça aussi. Ce que je n'aimais pas,
                                       c'élail d'aller vider le seau d'eau. Il y avait un seau d'eau, car il
                                       fallaiL bien que ça coule quelque part, cette glace-là!
                                F.M. : Bien oui, il y avait un récipient dans le bas.
                                L.P. :  Et des fois, ça ren versait...
                                F.M. : Oui, des fois, ça renversait si on oubliait, et c'était pas drôle...
                                       Assez souvent, on laissait ça sur la galerie en arrière, cette gla-
                                       cière-là.
                                L.P. :  À l'extérieur?
                                F.M. ; À J'extérieur.
                                L.P. :  Et l'hiver, le réfrigérateur, c'étail le balcon...
                                F.M. ; C'était le balcon. On mettait des boîtes...
                                L.P. :  Est-ce que vous vcus souvenez de ce qu'a été votre réaction, lors-
                                       que vous avez vu la télévision pour la première fois, vous?
                                F.M. ; Je ne peux pas d~re. Au fu r et à mesu re que les choses chan-
                                       geaient, je changeais moi aussi. Mes filles avaient été à l'école et
                                       les garçons aussi. On avait fait instruire ça, tout ce monde-là ...
                                L.P. ;  Vous en avez eu combien d'enfants?
                                F.M.;  Dix, Madame.
                                L.P. ;  Pour une fille qw' ne connaissait pas IrOp ce que c'était, le
                                       mariage !...
                                F.M. : Je l'ai appris. L'année que je me suis mariée, j'ai été en pension
                                       dans une famille, parce que dans les Cantons de J'Est, à
                                       Warwick -  c'était voisin d'Arthabaska, c'était un village manu-
                                       facturier -, les loyers étaient rares. Donc, mon mari m'avait loué
                                       une chambre chez un cultivateur qui demeurait dans le village et
                                       qui avait une belle grande maison avec une galerie tout le tour.


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