Page 148 - monseigneur
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Chapitre 8
Mon mariage
J'avais 20 ans. Enfin, nous sommes arrivés au 30 janvier
1910. C'est dans un traîneau muni de couvertures de fourrure
que s'est effectué notre départ de la maison paternelle, à 5
heures du matin. La cérémonie du mariage était à 5 heures et
demie. Mon père étant paralysé, c'est mon frère Séraphin
qui nous a conduits à l'église. Lui comme cocher, mOn père
et moi dans le fond de la carriole. Si tôt le matin, en janvier, il
fait noir. Je ne pense pas que personne du rang ne nous ait vus
passer. Dans l'église, à part le bedeau, nous avions une voisi-
ne, Mme Joseph Charlie, qui, étant au village, composait
l'assistance. Upton était seul, lui aussi, avec son oncle Napo-
léon. L'autel était bien décoré et je me rappelle qu'Upton
avait bien la tentation de s'asseoir sur ses talons! L'église
n'était pas illuminée, ce n'était pas gênant.
II faisait noir mais il ne neigeait pas encore. À 6 heures du
matin, après la messe de mariage, nous étions à la gare,
attendant le train (le seul), qui partait de Nicolet, je crois. Et
à 6 heures 10, nous partions pour une grande aventure.
Nous sommes arrivés à Longueuil à une heure et quart
de l'après-midi. Il faisait une petite tempête de neige. M.
Lorrain, un pensionnaire de mon oncle, je pourrais dire un
ami, un vrai gentilhomme, était à la gare et nous a emmenés
dîner chez lui. Sa femme, une Anglaise, très gentille bien
qu'elle ne parlait pas français, nous avait préparé un bon
repas. Dans l'après-midi, M. Lorrain est venu nous reconduire
à Montréal, chez Mme Drouin, dont les filles étaient des pen-
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