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SECTION SPÉCIALE – 175 DES SŒURS DE LA CHARITÉ D’OTTAWA
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Les Sœurs de la Charité d’Ottawa
Brigitte Murray
175 années de charité
et de compassion
Le 20 février 1845, sœur Élisabeth Bruyère et ses compagnesles sœurs Thibodeau,
Saint-Joseph et Rodriguez, ainsi que deux aspirantes, Élisabeth Devlin et Mary Jones,
sont chaleureusement accueillies par les citoyens de Bytown. Cette année, en 2020,
les Sœurs de la Charité d’Ottawa célèbrent le 175 anniversaire de la fondation de la
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congrégation.
Le charisme de charité compatissante
Cette congrégation religieuse féminine est le fruit d’une synergie de groupe
axée sur des qualités communes, dont le dévouement, l’engagement, la
conviction, la persévérance, le courage, auxquelles s’ajoute le charisme
d’une charité compatissante . Cette vertu, inculquée par Marguerite
1
d’Youville, fondatrice des Sœurs de la Charité de Montréal (1701-
1771), allie les dimensions humaines et divines. La compassion
correspond à l’action humaine et la charité, à la grâce de
l’intercession divine. La charité devient donc une vertu divine qui
se manifeste humainement .
2
Le charisme de la vénérable Élisabeth Bruyère s’inscrivait dans le
triple apostolat éducation – soins aux blessés et aux malades – secours
aux pauvres et aux âmes souffrantes. Il respectait les petits, les
pauvres, les étrangers, les blessés, et ne faisait aucune distinction
quant à la langue, à la culture et à la religion de chacun .
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Ainsi, Élisabeth Bruyère a insufflé aux religieuses, qu’elle
appelait « ses filles », ce charisme d’une charité compatissante,
renforcé et intégré à l’ensemble de la congrégation, au fil du
temps. D’ailleurs, la veille de son décès, elle leur a rappelé
l’importance de conserver à jamais les vertus de compassion et
de simplicité. Ainsi, ce charisme a transcendé son passage de la vie
Le logo des terrestre à la vie éternelle pour se perpétuer à travers le monde.
Sœurs de la Charité d’Ottawa
Sœur Huguette Parent fait valoir que là où se rendent les Sœurs de la
Charité d’Ottawa, notamment au Batusoland (maintenant le Lesotho)
et au Nyassaland (maintenant le Malawi), le charisme d’une charité
compatissante est devenu omniprésent au sein de ce triple apostolat. Selon
1 Sœur Huguette Parent souligne que c’est Agathe Gratton, supérieure générale des Sœurs de la Charité
d’Ottawa de 1980 à 1992, qui a associé la charité et la compassion pour former l’expression « charité
compatissante ». Huguette Parent, Une forme d’inculturation du charisme de charité dans l’Église :
Élisabeth Bruyère (1818- 1845- 1876- 1980), Ottawa, Collège universitaire dominicain, 2011.
2 Huguette Parent, op. cit., p. 52; également, Le charisme d’Élisabeth Bruyère…, Ottawa, 2012, p. 17.
3 Huguette Parent, Une forme d’inculturation…, op. cit., p. 61; Émilien Lamirande, Élisabeth Bruyère
(1818-1876). Fondatrice des Sœurs de la Charité d’Ottawa, Montréal, Bellarmin, 1993.
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