Page 81 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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66              LA COLONISATION DANS QUEBEC

             bitants qui font le commerce de bois de chauffage avec la population
             de Québec, et s'adonnent peu à la culture.
                 La Rivière-Jacques-Cartier, les Ecureuils,     Neuville,  Demaure,
             Gaudarville, ont progressé davantage; ici comme à la rive opposée, les
             côtés sont escarpés, "paraissant comme des murailles" que l'on escalade
             avec peine.  Fossambault et Bonhomme, en arrière, sont des conces-
             sions récentes et n'ont pas d'habitants.
                  En somme la colonisation, n'a pas encore poussé à l'intérieur; elle
             s'est surtout concentrée le long des rives du St-Laurent.    Peu à peu
             nous la verrons s'étendre; une deuxième concession de seigneuries se
             formera d'ici à la conquête.

                                         Missions indiennes.


                  Catalogne, dans son mémoire, fait mention des missions indiennes
             établies au milieu de la population française.  Ce sont celles de l'Ile aux
             Tourtes, pour les Nipissingues, du Sault-St-Louis et du Sault-au-Récollet,
             pour les Iroquois; celles de St-François,dans la seigneurie du même nom,
             pour les Abénaquis, et celle de la Nouvelle-Lorette, pour les Hurons.
                  Au Sault-au-Récollet on a transporté les sauvages de l'ancienne mis-
             sion de la Montagne, près de Montréal, afin de leur enlever les occasions
             fréquentes de s'enivrer.  Ils sont desservis par deux prêtres sulpiciens;
             au Sault St-Louis c'est la mission St-François-Xavier, composée d'Iro~
             quois des Cinq Cantons.    En 1698, ils étaient au nombre de 790 (1).
             Desservis par trois pères Jésuites, ces sauvages conservent leur caractère
             fier et indépendant, "suivant le plus souvent leur propre sentiment".
             Ils fabriquent une grande quantité de sucre d'érable, mais s'occupent
             peu de culture, chaque automne ils partent pour la chasse et "ne revien-
             nent qu'au mois de mai, quelquefois aux fêtes de Noel".
                  Les Abénaquis de St-François sont également desservis par les
             Jésuites.  On a réservé pour leur établissement les plus belles terres
             de la seigneurie de Lussaudière (Pierreville).
                  Les Hurons de la Nouvelle-Lorette sont peu nombreux (122 en
             1698).   Ce sont les descendants de ceux qui après le grand massacre de
             1639, vinrent se réfugier à Sillery.   Transportés à l'Ile d'Orléans en
             1651, ils revinrent à Sillery en 1656; en 1673, ils s'établirent à la Vieille
             Lorette et enfin se fixèrent définitivement à la Jeune-Lorette en 1697.
                  La race indienne est en décadence; en 1698, il y a dans toute la colo-
             nie que 1540 sauvages domiciliés et avec les Têtes-de-Boules et les Mon-
             tagnais errant dans les territoires du nord, c'est pour ainsi dire tout ce
             qui reste des puissantes tribus que Champlain avait autrefois rencontrées,
             et rêvé de conquérir au christianisme. C'est le contraire qui est arrivé;
             la civilisation avec ses raffinements a détruit l'enfant des bois.

                  (1)-Recensement de 1870-71, Vol. IV, p. 40.
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