Page 80 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE 65
"marquisat", occupe tout l'espace de terrain compris entre la rivière
St-Charles et le Sault-Montmorency, puis viennent l'Ange-Gardien, le
Chateau-Richer, Ste-Anne, le Cap-Tourmente, paroisses riches et bien
cultivées, formant la seigneurie de Beaupré qui appartient aux Messieurs
du Séminaire de Québec qui ont un très beau domaine dans la paroisse
du Cap-Tourmente.
L'ét~blissementle plus éloigné de ce côté est la Baie-St-Paul; "il n'y
a que neuf habitants résidant et peu d'apparence qu'il puisse. s'en établir
d'autres, les terres labourables étant de peu d'étendue et bordées de
hautes montagnes". •
En face de Beaupré c'est le comté de St-Laurent, l'ancienne Ile
Orléans; elle compte maintenant cinq paroisses, deux au nord, St-Pierre
et Ste-Famille, St-François à l'extrémité est, et St-Jean et St-Laurent
au sud. Les habitants de l'Ile comme ceux de la côte de Beaupré sont
industrieux; ils fabriquent des toiles et droguets qu'ils vendent en ville
et passent pour les plus laborieux et les plus riches du Canada.
Avec les habitants de la côte de Beaupré, ils ont colonisé la rive
sud depuis Québec jusqu'à la Grande-Anse. De ce côté, en effet, le
progrès est étonnant. En 1683, Beaumont avait 66 âmes. La Duran-
taye 65 et Bellechasse 17 (1).
En 1706, Beaumont en a 212, La Durantaye 225 et Bellechasse 125.
Les habitants de la Durantaye et de Bellechasse font paroisse avec ceux
de Beaumont.
A partir de Bellechasse en descendant les établissements se suivent
La ~ointe-à-Ia-Caille,ou la Rivière-du-Sud, desservie par un prêtre du
Séminaire, les fiefs Bernier, Gagnier, Gamache Vincelot, Bélanger,
Dutertre, l'lle-aux-Oies et l'lle-aux-Grues, forment une paroisse dont le
centre est au Cap St-Ignace, dansla seigneurie de Vincelot, avec une popu-
lation totale de 893 âmes. Depuis la rivière des Trois-Saumons jusqu'à la
Grande-Anse, "il n'y a que deux habitants établis qui ont peu de terre
en culture".
La seigneurie de la Grande-Anse, forme une paroisse avec la sei-
gneurie de la Rivière-Ouelle. A Kamouraska, à la Rivière-du-Loup, il
y a bon nombre d'habitants qui se livrent surtout à la pêche aux mar-
souins. .
En face de Québec, la grande seigneurie de Lauzon, dont M. Edmond
Roy a raconté en des détails si précis les différentes péripéties (2),
est divisée en deux paroisses, St-Nicolas et St-Joseph, séparées entre
elles par la rivière Chaudière.
En remontant sur la rive sud, Villiers, Chorel, Maranda, le plateau
Ste-Croix, Lotbinière, sont encore peu développées. "Le front de toutes
ces seigneuries est entrecoupé de hautes escorres qui en rendent l'accès
fort difficile".
Sur la rive nord, en revenant vers Québec, les Grondines, Lachevro-
tière, Deschambault, la baronnerie de Portneuf, ont bon nombre' d'ha-
(I)-Plan de l'état des Missions en 1683, voir p.
(2)-Histoire de la seigneurie de Lauzon, 6 vol. Lévis, 1897-1909.
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