Page 77 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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62             LA COLONISATION DANS QUEBEC

            et habitations des gouvernements de Québec, des Trois-Rivières et
            Montréal", levés dans les années 1709-1712, par l'ingénieur Gédéon
            de Catalogne, et le mémoire explicatif qu'il adressa en 1715, au comte
            de Pontchartrain (1).
                De Catalogne commence sa description par le gouvernement de
            Montréal.   L'île de Montréal, qui appartient aux Messieurs de St-
            Sulpice "passe pour la plus belle seigneurie du Canada."  Elle renferme
            maintenant sept paroisses: celle de Montréal, de Lachine, de Ste-Anne,
            de St-Louis, de la Pointe-aux-Trembles, de la Rivière-des-Prairies et du
            Sault-aux-Récollets, sous tître de missions, toutes sont desservies par
            des prêtres du séminaire.    "Les terres sont très fertiles en toutes
            sortes de grains et autres denrées."
                L'Ile-Jésus, est la propriété des prêtres du séminaire de Québec,
            qui y ont un beau domaine; il n'y a encore qu'une seule paroisse qui
            est peu peuplée, les premiers habitants ayant été massacrés par les
            Iroquois.
                 Dans la seigneurie des Mille-Iles, les "habitants quoique nouvelle-
            ment établis sont fort laborieux et à leur aise."
                 Les seigneuries qui suivent en d~scendant: La Chesnaye, Repen-
            tigny, St-Sulpice, ayant été ravagées pendant de longues années par les
            Iroquois sont peu peuplées, les terres en certains endroits sont basses
            et sujettes aux inondations.
                 A Lavaltrie elles sont abandonnées depuis le grand massacre de
            1691.  Lanoraie n'a "aucun établissement".     D'Autray a "peu d'habi-
            tants", D'Antaya n'en a que deux, Berthier, en a quelques-uns, "tous
            font paroisse avec ceux de Sorel".    Ces "endroits sont trop éloignés
            des commodités publiques du commerce", ils ne peuvent progresser.
                 A l'He Dupas, les terres sont "les meilleures du continent mais
            elles sont souvent couvertes d'eau jusqu'à la fin de mai."
                 La situation est plus brillante sur la côte sud.  A Châteauguay, les
            habitants qui sont peu nombreux, se livrent surtout à la pêche et à la
            chasse.
                 Les seigneuries de la Prairie-de-Ia-Magdeleine et de St-Lambert
            "font paroisse ensemble; les terres y sont également fertiles et produisent
            abondamment toutes sortes de grains et quantité de foin."
                 Dans la seigneurie de Longueuil, les habitants "sont à leur aise
            par les grosses dépenses que le seigneur y a faites tant à faire des fossés
            et chemins qu'à y construire un fort de pierre pour la sûreté des habitants.
            On y a bâti un moulin à scie "y ayant quantité de bois de pin et autres
            bois propres à la charpente".

                 (l)-Mémoire du sieur de Catalogne sur les seigneuries et habitations des gouvernements de
            Québec, Montréal et des Trois-Rivières, et explication des plans qui ont été envoyés à M. le Comte de
            Pontchartrain, en 1709 et 1711, avec remarques de l'ordre de ces établissements, marqués seigneurie
            par seigneurie, des noms et qualités des seigneurs, par qui les paroisses sont desservies; les seigneuries
            où il y a siège de justice établie quoique toutes aient droit de haute, moyenne et basse justice; les produc-
            tions naturelles et accidentelles et la qualité des terres (1715). A. C. Collection Moreau de St-Méry.
            Mémoires 1540-1759, F. 2.-Une copie des plans des districts de Québec et des Trois-Rivières faite sur
            l'original à Paris est déposée au Département des Archives fédérales, à Ottawa.  Le plandugouverne-
            ment de Montréal est perdu.
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