Page 79 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 79

64             LA COLONISATION DANS QUEBEC

            nongé, la Rivière-du-Loup, le Petit et le Grand-Yamachiche, le fief
            de Tonnancourt sont encore en "bois debout". Les terres sont basses,.
            sujettes aux inondations; les rives du fleuve sont inabordables et il n'y
            a pas de route à l'intérieur.  Aussi la population y est fort restreinte:.
            165 âmes en 1706.    Les Trois-Rivières sont toujours au même point.
            La ville"sise sur une hauteur de sable a peu d'habitants,203 en 1706,
            le même nombre qu'en 1683.    Le Cap de la Madeleine est en décadence;
            "ses terres sablonneuses", où il n'y a plus de bois sont abandonnées.
            En 1683, elle avait 200 âmes; en 1706, il faut joindre à sa population
            celles du fief des Prairies Marsolet et du fief Lanctôt pour atteindre
            123 âmes.   Les fiefs Lapierre et Hertel, du Moine sont de peu d'impor-
            tance.  Le fief Champlain, les seigneuries de Batiscan et de Ste-Anne
            de la Pérade annoncent plus de progrès; elles forment chacune des parois-
            ses distinctes, desservies par des prêtres du Séminaire de Québec.    A
            Ste-Anne, "les terres pendant un grand espace sont belles et unies comme
            celles de Batiscan, fertiles en toutes sortes de grains".
                A la côte sud, Yamaska, St-François, Lussaudière, St-Antoine'
            ou la Baie, Nicolet, Godefroy, ont si peu d'habitants qu'un seul prêtre
            récollet du monastère des Trois-Rivières suffit à les desservir.  A Bécan-
            court, "il y a une mission de sauvages Abénaquis qui font paroisse avec
            les habitants qui sont desservis par un ou quelquefoisdeuxpèresJésuites".
            Les habitants de la seigneurie de Linctôt dépendent également de la
            mission de Bécancourt.    Dans la seigneurie de Gentilly, ils sont peu
            nombreux, "la plupart des terres ayant été concédées aux habitants de
            Champlain qui manquent de bois de chauffage sur leurs établissements
            qui les empêchent de défricher les terres ci-dessus".            '
                La seigneurie de Becquet est aussi bien fournie en bois de chauffage,
            "les habitants, à la faveur de la marée qui monte jusqu'à cette seigneurie,
            en font des cajeux qu'ils vont vendre à Québec".
                Ici, comme sur la rive nord, le grand obstacle à la colonisation c'est
            le manque de voie de communication.      Cette population est trop éloi-
            gnée des grands marchés de Québec et de Montréal; les résultats com-
            parés à ceux que l'on obtient dans les deux autres gouvernements sont
            médiocres et pour cause.
                 Dans le gouvernement de Québec, le territoire colonisé est plus
            étendu et plus peuplé que dans les districts des Trois-Rivières et de
            Montréal.   Québec et sa banlieue ont maintenant une population de
            1771 âmes.   Les terres dans la banlieue "sont médiocrement bonnes"
            mais les propriétaires les cultivent avec grand soin; dans la ville les
            commerçants ont "de beaux et bons jardins".
                Autour de Québec, les paroisses se multiplient.   La belle seigneurie
            de Sillery en renferme quatre: St-Gabriel, St-François, l'Ancienne et la
            Nouvelle-Lorette. Cette seigneurie appartient aux RR. PP. Jésuites ainsi
            que celle de Notre-Dame-des-Anges qui comprend dans ses limites les pa-
            roisses du Bourg-Royal,de Charlesbourg et de l'Auvergne. Leurpopulation
            est de 869 âmes en 1706.   Orsainville et St-Ignace ont 142 habitants.
                 En descendant sur la côte nord, la seigneurie de Beauport~érigée en
   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84