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SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE                            55

      (l) lé 17 novembre 1704, que pour faire cesser les plaintes des officiers de
      l'etat major, des habitants que les curés menaçaient d'abandonner
      n'ayant point de supplément, des pauvres malades que jusqu'à présent
      les hôpitaux avaient secourus et qu'ils ne pouvaient plus recevoir, des
      marchands que les communautés religieuses refusaient de payer ne l'étant
      pas des gratifications que Sa Majesté a la bonté de leur accorder, nous
      avons été obligés sur toutes ces représentations pour payer les deux tiers
      de l'état du roi, de faire tirer en France sur le trésorier de la Marine
      45,000 livres de lettres de change pour le montant des deux tiers du dit
      état et de faire une monnaie de carte sous le bon plaisir du roi et sous le
      vôtre pour acquitter le tiers restant de l'état ... et nous vous supplions,
      monseigneur, de donner vos ordres pour que les cartes pour payer le
      tiers restant du dit état soient retirées sur les fonds qu'il plaira nous assi-
      gner".
           Le député de la colonie, le sieur Riverin, parvint à former une nou-
      velle société en France et passa un traité, le 10 mai 1706, avec le sieur
      Aubert, marchand flamand, établi en Hollande, et les sieurs Neyret et
      Gayot, de Paris.  Par ce traité, il leur cédait tous les droits de la compagnie
      de la colonie pour douze ans (2).    Les nouveaux commissaires s'enga-
      geaient de payer toutes les dettes dûes par la compagnie aux sieurs
      Dumoulin et Mercier, mais ne consentaient à accepter le castor gras que
      dans les six dernières années de leur contrat.  C'était la ruine du com-
      merce du castor.

                                La monnaie de carte


          L'émission de la monnaie de carte allait aboutir à un autre désastre
      (3).
          Voici en quelques mots l'origine de cette monnaie de carte.  Dès le
      début de l'établissement de la colonie, le roi enyoyait chaque année en
      Canada les fonds nécessaires pour payer les dépenses de l'année suivante,
      mais peu à peu la coutume s'établit de n'envoyer seulement que les fonds
     de l'année courante.    Comme les vaisseaux qui portaient ces fonds
      n'arrivaient à Québec qu'au mois d'août ou de septembre, les intendants
     se trouvaient à manquer de fonds pour solder les dépenses des premiers
     mois de l'année.   A la rigueur on pouvait retarder les remboursements
     dûs aux marchands, mais les soldats et les fonctionnaires de la colonie
     devaient être payés.


          (l)-A.C.C.G., Vol. 22, fol. 4.
          (2)-12 octobre 1706.  Acceptation par les intéressés en la colonie du Canaùa du traité intervenu
     le 10 mai précédent entre M. Riverin, délégué de la compagnie, et MM. Aubert, Néret et Gayot,pour la
     vente générale des castors et d'un autre truité entre le dit Riverin. es-qualité, les sieurs Aubert, Néret
     et Gayot, d'autre part, et les sieurs Dumoulin, Mercier et Carlier.  Collection Moreau de St-Mêry.
     Vol. 7, fol. 30.  Série Canad. F. 178d.  Voir aussi Edits et Ordonnances. Vol. 1. p. 321, 322.
          (3)-Sur cetle question de la monnaie de carte voir: Monnaie de carte.  Historique de ce qui
     s'est passé à ce sujet.  12 avril 1717.  A.C.C.G., Vol. 47, fol. 153.  Ce mémoire a été publié dans les
     documents historiques.  Correspondance échangée entre les autorités franç.aises et les gouverneurs
     et intendants. 1893. pp. 132 et seq.  Aussi: Journal historique d'un voyaj(e dans l'Amérique septen-
     trionale.  Charlevoix, pp. 93 et seq.                 .
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