Page 98 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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-C'est   vrai  qu'il  ne  fait  pas  chaud  cette  nuit,  répliqua  le
                                mari, mais on va  avoir  une  de ces  messes  de  minuit  !  En revenant,
                                j'ai  fait un  détour par la salle paroissiale.  Les  jeunes  s'en  donnent  à
                                cœur-joie,  les  uns  à  préparer  des  chants.  les  autres  à  décorer  la
                                chapelle  improvisée.
                                    -Tout  en aidant sa femme  à passer  son manteau.  il  continua :

                                    -Ces  jeunes,  ils  n'ont  pas fini de nous  étonner !  À voir  leurs
                                cheveux  longs  en  désordre  et  leur  tenue  débraillée,  jamais  j'aurais
                                cru  qu'ils  auraient  mis  tant  d'entrain  et  de  bonne  humeur  aux  pré-
                               paratifs  de la  £&te.
                                    -Pour   eux, fit  Marie,  c'est  un  jeu.  Peut-être  est-ce  la  bonne
                                manière,  après  tout.  Dans  le  fond,  ils  sont  religieux  à  leur  façon,
                                sans  détour  et  sans  tabous  encombrants.
                                    -Ils   vivent  dans  un  monde  tellement  différent  de  celui  de
                                notre jeunesse  !

                                    Comme pour chasser  le regret  d'être  né  trop tôt, Louis-Philippe
                               changea de propos  :

                                    - As-tu  su  que Nicolas  Francœur  et  sa femme  étaient partis ?
                                    -Pour   tout  de bon ?
                                    -Ça  en a tout l'air.  Quand  ils se sont rendus compte qu'aucun
                                de leurs enfants ne  monterait  aux Fètes. ils  ont  décidé de  s'en  aller.
                                C'est  Alexis  qui  les  a  descendus  à  la  fin  de l'après-midi.
                                    -Où   est-ce  qu'ils  sont  allés  se réfugier  à  ce  tempsîi de  i'an-
                                née ?

                                    -Chez   Albert,  au  village  de  Deux-Ruisseaux.  Ils y  passeront
                                le  temps  des Fêtes.  Après,  ils  veulent  s'installer  quelque  part  à  La-
                                Morendière, pas trop loin  de l'église.
                                    - Sais-tu  qu'avec  tout  ça  on  ne  reste  plus  que  onze  familles
                                sur la  montagne !
                                    -Eh   oui !  Treize,  douze,  onze ...  Je  m'demande  qui  sera  le
                               suivant.
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