Page 6 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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'I .,
                             -                                                  -1,

                         r=        9        L'ÉPOUSE  ET LA MÈRE               SI!
                           r
                                  Qu1est,ce donc  que cette madame  Philippe  Croteau,
                             cette Maria  Chapdelaine devenue épouse et mère?

                          4       Et,  d'abord,  permettez~moi de  faire  un  retour  en
                             arrière,  afin  que vous  soyez  mieux  en  état d'apprécier  les
                         r
                             merites  de  cette  excellente  Canadienne.
                         1-1
                                  Dans  une  des  concessions  les  moins  avantageuses
                         i de  StdProsper,  dans  le  comté  de  Champlain, .vivait  une
                             famille  fort  honorable  dont  le  chef  s'appelait  Philippe
                         8  4  Croteau.  L'unique  richesse  de  cette famille  reposait  sur
                             Ie capital humain.  Les revenus d'une  terre plutôt ingrate
                         - et  d'une  modeste  étendue  suffisaient  à  peine, pour  faire
                             vivre  les  petites  bouches qui, autour  de la  table,  augmen.
                         i  l
                             taient  régulièrement  et, souventes fois, dans  la  proportion  '
                         r=   de  deux  par  année.  En  treize  ans,  naissent  treize  beaux
                             et  vigoureux  enfants,  dont  cinq  paires  de jumeaux.  Le
                           kouple Croteau  vivait  besogneux, mais  heureux  au  milieu
                             de  tout  ce  petit  monde.  On  n'avait  pas  la  moindre  pré*
                         T"  occupation  pour  l'avenir  : c'était  là  l'affaire  de, la  Provia
                         . id  dence.  Pour  le moment, on limitait les besoins de chacun
                            au  stria nécessaire,  et  la  joie  de  vivre  embel.lissait cette
                             maison  féconde.

                                  Un  jour,  la  Providence  en qui  on  n'avait  cepkïdant
                         L  d
                            jamais  douté, porta un  coup fatal au bonheur de'h famille :
                         "  le  chef,  si  utile,  si  nécessaire,  si  indispensable  même,
                         . ,  fut  emporté  par  la  maladie.  Ce  n'ktait  plus  la  gêne,
                            c'était  la  ruine.  Cependant,  il  fallait  vivre  et,  surtout,
                            faire  vivre  tous  ces  orphelins  dont  l'aîné  avait  à  peine
                            seize ans..
                          -dl
                                 Madame  Croteau  fît courageusement  ce .qu'elle  pût
                         F-  en  attendant  des  jours  meilleurs.  Soit  à  entreprendre
                          + des  lavages dans la  paroisse, soit à  traire  les  vaches  pour
                            les voisins, soit à remplir d'autres  tâches mercenaires, elle
                            put  procurer  aux  siens  juste  ce  qu'il  faut  pour  ne  pas
                            mourir de faim  : la  tranche de pain quotidien.


                                                                                page  neuf
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