Page 2 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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F                 Mesdames,

                                          N  France,  la  ,littérature n'a  jamais  cessé  d'ex.
                                             alter  le  courage  des  pionniers  et  l'audace
                                             des explorateurs qui, sur  la  terre d'Afrique,
                                             ont ajouté à  la  grandeur,  au  preStige et à la
                                             richesse de notre ancienne mère~ptrie.  Des
                          p                  livres admirables  ont été écrits a  leur sujet.
                                    De même, en Angleterre, il existe toute une littérature
                               consacrée à célébrer  l'endurance et les succès que remporp
                               tent, sur toutes les terres du globe, les colons britanniques.
                                    Dans  notre  pays,  et  plus  spécialement  dans  notre
                               province, nos écrivains ont à  peine effleuré le vaste champ
                               qu'offrent  à  leur  plume  nos  régions  de colonisation et les
                               vaillants  pionniers  qui  les  habitent.  Il  a  fallu  un  demi-
                               siècle pour  donner  une suite au " Jean  Rivard  " de Gérin-
                               Lajoie et, encore,  nous  ne  pouvons  réclamer  pour  l'un  de
                               nos compatriotes l'honneur  d'avoir  écrit la touchante idylle
                               de  Maria  Chapdelaine.  C'est  un  Français  qui  a  vu  ce
                               que nos  yeux n'avaient  pu  voir, qui a ressenti ce que per,
                               sonne des  nôtres  n'avait  pu  ressentir,  qui a observé à  la
                               place  d'un  Canadien,Français  les  mœurs  si  patriarcales
                               de  nos  colons,  et  qui  a  écrit  l'admirable  chef-d'œuvre
                               que  tout  le  monde  a  lu  avec  attendrissement.  Mais
                               Hémon  a  tracé  le  premier  sillon  et son  exemple sera  sans
                               doute imité.  Que nos littérateurs veuillent bien se donner
                               la  peine  d'observer  de  près  nos  régions  de colonisation :
                               ils  y verront de grandes vertus  qu'il  convient de chanter,
                               des  misères  et  des  infortunes  qu'il  convient  d'aider,  et
                               des  succès  qu'il  importe  de  citer  bien  haut.  Que  de
                               beaux  romans  ils  pourraient  écrire  qui  contribueraient  à
                               faire  connaître  et  à  faire  aimer  des  populations  sympad


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