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CHAPITRE SEPTIEME




                                                         Je bénis le soleil, je bénis la lune et
                                                       les astres qui étoilent le ciel. Je bénis
                                                       aussi les petits oiseaux qui gazouillent
                                                       dans l'air.
                                                                         HENRY HEINE.



                                                Le manozr d'Haberville




                                      Le manoir d'Haberville était situé au pied d'un cap qui
                                    couvrait une lisière de neuf arpents du domaine seigneurial,
                                    au sud du chemin du Roi. Ce cap ou promontoire, d'environ
                                    cent pieds de hauteur, était d'un aspect très pittoresque; sa
                                    cime, couverte de bois résineux conservant sa verdure même
                                    durant l'hiver, consolait le regard du spectacle attristant
                                    qu'offre, pendant cette saison, la campagne revêtue de son
                                    linceul hyperboréen. Ces pruches, ces épinettes, ces pins,
                                    ces sapins toujours verts, reposaient l'œil attristé pendant six
                                    mois, à la vue des arbres moins favorisés par la nature qui,
                                    dépouillés de leurs feuilles, couvraient le versant et le pied
                                    de ce promontoire. Jules d'Haberville comparait souvent ces
                                    arbres à la tête d'émeraude, bravant, du haut de cette cime
                                    altière, les rigueurs des plus rudes saisons, aux grands et
                                    puissants de la terre qui ne perdent rien de leurs jouissances,
                                    tandis que le pauvre grelotte sous leurs pieds.
                                      On aurait pu croire que le pinceau d'un Claude Lorrain se
                                    serait plu à orner le flanc et le pied de ce cap, tant était gran-
                                    de la variété des arbres qui semblaient s'être donné rendez·
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