Page 299 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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district de Québec; et quoiqu'il se soit bientôt écoulé un
                                         siècle depuis ce tragique événement, le souvenir s'en est
                                         néanmoins conservé jusqu'à nos jours, entouré d'une foule·
                                         de contes fantastiques qui lui donnent tout le caractère d'une
                                         légende.
                                           En novembre 1749, une femme du nom de Corriveau se
                                         maria à un cultivateur de Saint-Valier.
                                           Après onze ans de mariage, cet homme mourut dans cette
                                         paroisse le 27 avril 1760. Une vague rumeur se répandit
                                         alors que la Corriveau s'était défaite de son mari, en lui
                                         vl~rsant, tandis qu'il était endormi, du plomb fondu dans
                                         l'orei11e.
                                           On ne voit pas toutefois que la justice de l'époque ait
                                         fait aucune démarche pour établir la vérité ou la fausseté
                                         dl~ cette accusation; et trois mois après le décès de son pre-
                                         mier mari, la Corriveau se remariait en secondes noces, le
                                         20 juillet 1760, à Louis Dodier, aussi cultivateur de Saint-
                                         V.üier.
                                           Après avoir vécu ensemble pendant trois ans, la tradition
                                         s'accorde à dire que, sur la fin du mois de janvier 1763,
                                         la Corriveau, profitant du moment où son mari était plongé
                                         dans un profond sommeil, lui brisa le crâne, en le frappant
                                         à plusieurs reprises avec un broc (espèce de pioche à trois
                                         fo llrchons). Pour cacher son crime, elle traîna le cadavre
                                         dans l'écurie, et le plaça en arrière d'un cheval, afin de faire
                                         croire que les blessures infligées par le broc provenaient des
                                         ru.ades de l'animal. La Corriveau fut en conséquence accu-
                                         sée: de meurtre conjointement avec son père.
                                           Le pays étant encore à cette époque sous le régime mili-
                                          taire, ce fut devant une cour martiale que le procès eut lieu.
                                           La malheureuse Coniveau exerçait une telle influence sur
                                         son père (Joseph Corriveau), que le vieillard se laissa con-
                                         duire jusqu'à s'avouer coupable de ce meurtre: sur cet aveu,
                                         il :[ut condamné à être pendu, ainsi que le constate la pièce
                                         suivante extraite d'un document militaire, propriété de la
                                          famille Nearn, de la Malbaie.
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