Page 257 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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- Quelle horreur 1 s'écrièrent les demoiselles, nous com-
parer... C'est bon; c'est bon; tu paieras le tout ensemble;
mais chante toujours en attendant, ma chère Blanche.
Celle-ci hésita encore; mais, craignant d'attirer sur elle
l'attention de la société par un refus, eUe chanta avec des
larmes dans la voix les couplets suivants: c'était le cri déchi-
rallt de l'amour le plus pur s'échappant de son âme malgré
se! efforts pour le refouler dans son cœur:
C'est pour toi que je les arrange:
Cher Blaise, reçois de Babet
Et la rose et la fleur d'orange,
Et le jasmin et le muguet.
N'imite pas la fleur nouvelle
Dont l'éclat ne brille qu'un jour:
Pour moi, ma flamme est éternelle;
Pour moi, ma vie est mon amour.
Comme le papillon volage
Qui voltige de fleurs en fleurs,
Entre les filles du village
Ne partage point tes ardeurs;
Car souvent la rose nouvelle
Ne vit et ne brille qu'un jour,
Et que ma flamme est éternelle,
Et que ma vie est mon amour.
Si je cessais d'être la même,
Si mon teint perdait sa fraîcheur,
Ne vois que ma tendresse extrême,
Ne me juge que sur mon cœur:
Souviens-toi que la fleur nouvelle
Ne vit et ne brille qu'un jour;
Pour moi ma flamme est éternelle;
Pour moi ma vie est mon amour.
Tout le monde fut péniblement frappé de ces accents
plaintifs dont on ignorait la vraie cause, l'attribuant aux émo-
tions qu'éprouvait Blanche de voir, après de si cruelles infor-
tUO::8, son frère bientôt échappé comme par miracle au sort
des combats, et se retrouvant encore au milieu de ce qu'il
avait de plus cher au monde. Jules, pour y faire diversion,
s'empressa de dire:
-- C'est moi qui en ai apporté une jolie chanson de Fran-
ce.
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