Page 149 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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                frances.  J'avais rendu précédemment de grands services à leur
                nation; et vous savez que ces enfants de la nature ne manquent
                jamais à la reconnaissance.  Ils m'accueillirent avec les démons-
                trations de la joie la plus vive: nous étions tous sauvés.
                J'appris alors que nous étions sur l'île du Cap-Breton, à trente
                lieues de Louisbourg.
                  Je pris aussitÔr le parti de laisser mes compagnons aux pre-
                miers établissements acadiens, sût qu'ils y seraienr à portée de
                tout secours, et de m'en retourner à Québec donner au général
                Murray les premières nouvelles de notre naufrage.  Inutile,
                mes chers amis, de vous raconter les particularités de mon
                voyage depuis lors, ma traversée de l'1le à la terre ferme dans
                un canot d'écorce au milieu des glaces où je faillis périr, mes
                marches et contre-marches à travers les bois: qu'il suffise d'ajou-
                ter gu'à mon estime, j'ai fait cent cinquante lieues sur des raquet-
                tes.  J'étais obligé de changer souvenr de guides: car, après
                huit jours de marche, Acadiens ou sauvages étaient à bout de
                force.
                     [Àu cour! de la conver!alion qui JUit, Momieur de
                     Saint-Luc révèle à d'Hûberville, qlii a intercédé auprèJ
                     du génkal Murray, en faveur de la famille d'Haber-
                     ville...  Il J'agit pourtant de celui que d'Haberville
                     considère comme le plu! méprùable au monde: le
                     ;eune écouaÏ! Archibald de Locheill.  M. d'Haber-
                     ville re!te tout interdit d'une telle révélation.  La
                     veillée Je termine dam le Jilenee.  MaiJ il faut que
                     M. de Saint-Luc aille à Québec, 110;' le génkal
                     Murray, POlK lui faire un rici! per!OrInel du naufrage.
                     II y arrive en pleine nuit.  Le général J'irrite qu'on
                     le dérange aimi.  B!t-ee Ji important?}

                  -  Une affaire bien importante, en effet, monsieur le gouver-
                neur, car je suis le capitaine de Saint-Luc, et ma présence vous
                dit le reste.
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