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L'armbe  n'est assurement  pas toujours sur le pied de guerre et.
                            pendant les périodes de paix,  plusieurs ingénieurs et cartographes rnili-
                            taires contribuent a des travaux civils. Le major Samuel Holland constitue
                            un bel exemple de la collaboration des militaires à la cartographie civile. II
                            propose, dans un mémoire envoye aux lords du commerce en dbcembre
                             1763?*, la rbalisation d'une série de plans 8 une même échelle (un mille au
                            pouce) montrant  toute  l'Amérique  du  Nord britannique.  Dans  son  mé-
                            moire, Holland propose également de diviser l'Amérique du Nord en deux
                            districts  (nord et sud) et de  nommer un arpenteur général pour chacun.
                             L'administration coloniale accepte son projet et, de plus, lui octroie le poste
                            d'arpenteur gdnéral du district  nord2'. En fait,  la  suggestion de Hollsnd
                            s'inspire probablement de sa participation à la carte dite de Murray. Voyant
                            la  qualité du résultat,  Holland a  sans doute pris conscience  de  l'utilité
                            potentielle de telles cartes pour l'ensemble  des colonies américaines.
                                  La cartographie continentale ou terrestre ne comble pas tous les
                            besoins de l'armée. À cette époque, le transpon dans la  colonie se fait
                            principalement par voie d'eau.  L'exploration, l'exploitation et la défense
                            du territoire passent nécessairement par une bonne connaissance de ses
                            voies navigables. II importe donc aux militaires, et plus paniculièrernent à
                            la marine royale, d'avoir en leur possession de bonnes cartes marines.


                            L'HYDROGRAPHIE


                                  Voie de pénétration du continent, le fleuve Saint-Laurent reprksente
                            un dément essentiel du développement de la colonie. CexploratÏon, le
                            commerce, la guerre, la colonisation et. plus récemment, te loisir ont tour
                            B tour nécessité la production d'outils de navigation (cartes et instructions
                            nautiques) de plus en plus précis  C'est dans l'essor de l'hydrographie en
                            Nouvelle-France que l'on trouve les premiers souffles de la cartographie
                            du fleuve.
                                  Le premier relevé hydrographique (partiel) du fleuve nous vient de
                            Samuel de Champlain (figure 10). Considéré comme le précurseur de I'ar-
                            pentage en Nouvelle-France, il est également responsable des premiers


                                   20. MLmoire de Samuel Holland. dbcembra 1763  ANQ-Q,  E-2111  (versement 90-09-
                                     005), p  35-37.
                                   21.  La commission d'arpenreur gbneral des terres  du district  nord de  I'Amerique du
                                     Notd, dklivrbe ie  23 mars 1764. précise  i( 10  be ouc Surveyor General 01  lands. for
                                     making an accurate  survey of  our  said Northerri Distrtc't u  ANQ-O,  E-21/1 [verse-
                                                  p.
                                     men!  90-09-0051, 42. Ce passage suggère que la nomination de Holland Btait
                                     4troitement liée A  I'engagemeni qu'il prenair de réaliser les carles à grande Bchelle
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