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leur compétence, ont largement contribu6 à la construction de l'image
cartographique du territoire québécois. Ceux qui arriveront après 1760
n'ont cependant rien 2- envier à leurs prédécesseurs.
On l'a mentionné, la production de la cartographie militaire est tou-
jours dictée par les événements. Ainsi, en période de conflit, les mrlitaires
produiront des esquisses et croquis rapides (sketches), résultat de ce que
l'on appelle le ((coup d'œil )) militaire (figure 6). alors que, en temps de
paix. on en profitera pour dresser, de main de maître et B partir de levés et
d'arpentages prdcis, des cartes et plans dont la qualité et la facture en
font presque des chefs-d'muvre cartographiques {figure 7). D'ailleurs, plu-
sieurs ouvrages d'époqueu insistent sur la necessité et l'utilité de ces
deux types de productions cartographiques.
Dans la stratégie de défense militaire de la province, la ville de
Québec occupe une place privilégike. A cause de sa position exception-
nelle, Québec est érigée et s'étend en ville fortifiée et, à la suite de la
Conquête, un fort contingent de militaires occupera la ville. Cette pré-
sence influencera grandement le développement social et économique
et se fera sentir dans l'aménagement urbain. (( L'influence des militaires à
Québec est d'autant plus évidente qu'entre 1800 et 1850, ils poursuivent
activemenr une politique d'appropriation de terrains pour des raisons de
d6fense12. 1) On doit donc aux ingénieurs royaux'" outre un très grand
nombre de plans d'ouvrages de fortification, quantité de plans de la v~lle,
des differents quaniers, des rues, des lots et des maisons. Pour s'en
convaincre, il suffit de regarder l'ouvrage de Dahl et collab., La ville de
Québec, 7800-1850: un inventaire de cartes et plans, dont la moiti6 des
375 documents présentés sont précisement réalisés par des ingénieurs
royaux.
11 Voir par exemple le chapitre sur 1'iiii1110 du levé militaire daos J t G. HnvnE (1 8061.
p. 228-300.
12 Edward H. DAHL et collab. (1975). p. 18.
13. Rappelons que le Corps des ingbnieurs royaux a et8 mis sur pied en Angleterre au
debut dumiiiasi~cle et que l'on trouve. des lors. des Biireaux des ingénieurs royaux
(Royal Engineers Office) dans la plupart des colonies britanniques ou ils relévent de
l'autorité militaireen place. Dans le cas du Québec d'après la Conquete, cette auto-
rit4 militaire est aussi l'autorité civile. puisque le gouverneur est habituellement le
chef de l'armée. Parallè!ement. les ~ngénieurs relevent égalemen1 de l'inspecteur
ghnéral des fortifications qui. de son bureau en Angleterre, supervise tous les ira-
vaux touchant les diverses foriilicattons des colonies. Finalement, le Corps des in-
g6nieurs royaux enzretient aussi des relations avec le Board of Ordnance. qui inter-
vient occasioiinellement dans ses projets. Pour plus de dkiails, voir W.A. SEYMOUR
tdir.) (1980) et George RAUDZENS (1979).