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Même si Deshayes est avant tout mathématicien, ses connaissan-
                                ces lui ont permis de produire la carte la plus dbtaillde et la plus précise, B
                                cette date, des voies navigables et des rives du fleuve Saint-Laurent. Pour
                                accompagner cette carte, il a 6crit un ouvrage intitulé Carte marine de la
                                riviére de Québec par le Sr, Deshayes, 1686; ou recueil de ce qui sert 9 la
                                navigation particuli&re de cette rividre et de ce qui peut  contribuer B  la
                                metode géndrale de lever et dresser les carres marines30. Ce n'est cepen-
                                dant que 15 ans plus tard,  soit en 1702. que Nicolas de Fer publiera sa
                                carte 3 Paris. La qualité de celle-ci se démarque de tout ce qui existait
                                alors et fait de son auteur le veritable precurseur de la cartographie ma-
                                rine en Nouvelle-France.  En  171 5,  la carte est  rééditde  (figure l l )  et
                                devient, pour les 40 années suivantes,  t'outil par excellence de tous les
                                navigateurs.

                                      A partir de 1720, en France, la mise sur pied du Dépôt des cartes,
                                plans et journaux de la marine, oii l'on rassemblera ddsormais la plupart
                                des cartes et plans produits à travers  l'Empire,  suscite l'émergence de
                                nouveaux cartographes. Des sa création. ce dépôr est placé sous la direc-
                                tion  d'un  officier de  la  marine  et  reçoit  tous  les journaux  de  bord des
                                commandants de vaisseaux qui sillonnent les ockans. Afin de mieux con-
                                naître les régions les plus éloign6es du monde. le Ministbre organise des
                                expéditions,  tant  par  voie  maritime que  par voie  terrestre. Tous  ces
                                voyages donnent lieu à des rapports qui sont remis au Dépôt des cartes3'.
                                Cependant. les seules cartes du fleuve qui seront publiées en France par
                                la suite (aprbs 171 5) seront celles de Jacques-Nicolas Bellin (1703-1 772).
                                parues en  174432, pour accompagner  les récits du pére de Charlevoix,
                                puis en 175733, dans l'Histoire gdnérale des voyages. 8ellin travaille alors
                                au Dépôt des cartes de la marinea, mais les renseignements qu'il utilise
                                pour dresser ses canes datent  souvent de  plus de  20 ans. En  fait,  les
                                travaux les plus récents dont dispose Bellin sont sans doute ceux de Testu
                                de la Richardière (1 681 -1 741 )35,  réalisés en 1730 et 1 73238.
                                      Les cartes du fleuve de Bellin seront critiquées par plusieurs, no-
                                tamment Gabriel Pellegrin (1713-1788)37, et,  de fait, ces cartes ne sont



                                      30. Archives du SBminaire de Qubbec, Polygraphe 2.  no 34.
                                      31. Jean-Marc GARANT (1973). p.  le1 3.
                                       32  Jacques-Nicolas BELLIN (17441, cart~bibliographie.
                                       33. Jacques-Nicolas BELLIN (1 757). cario-bibliographie.
                                       34. Bellin est entre au Dépbt en 1720. crmmP ap~renii dessinateur. Son appreniissage
                                         dure jusqu'en 1730. annbe où il devient géographe ordinaire du roi: en 1741. il est
                                         nomme premier ingénieur géographe  Jear:-Marc GARANT (19731, p. 11-12
                                       35  James S. PRITCHARD (1974).
                                       36. TESTU DE LA RICHARDIERE (17321. carto-biblioyraphio
                                       37. Pellogrin a 616 forme par Testu de la Richardière. James S.  PRITCHARO (1979). p. 134.
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