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D'ailleurs, c'est du Corps des ingénieurs royaux que provient I'es-
                                sentiel de la production cartographique militaire réalisée au cours du pre-
                                mier siècle après la Conquête. En effet. rnls à  part les officiers du Royal
                                Engineers et du Royal Artillery, qui recevaient un entraînement profes-
                                sionnel incluant l'arpentage, ce n'est qu'au début du xixe siecle que I'on
                                commence à dispenser h  tous les officiers de l'armée un enseignement
                                élémentaire de I'arpentage14. Durant leur formation, les ingénieurs appre-
                                naient à maîtriser les techniques d'arpentage et de topographie militaire:

                                      La formation comprend l'apprentissage de la géodésie, I'astronorriie, ia
                                      mét8orologie. l'arpentage par rrigoriométrie, le chaînage des chemins et
                                      défilés, ou encore je mesurage des sites que I'on veur amknager. La topo-
                                      graphie miliraire consiste 2 la fois en l'arpentage des sites. l'exécution de
                                      croquis à main levhe, la reconnaissance des chemins et districts ainsi que
                                      l'exécution de croquis et de cartes15.
                                L'auteur mentionne aussi que le cours des ingénieurs s'étendait sur 154
                                jours, alors que celui des officlers de l'infanterie ne durait que 30 jours.
                                      La  formation  des  ingénieurs royaux n'était  pas assurée par  une
                                seule  Bcole et leur production cartographique pouvait varier  considéra-
                                blement selon les individus. Meme si on respectait certaines conventions
                                quant au dessin (par exemple les maisons en rouge, les routes principales
                                en ocre, la  représentation des kglises par  une croix), on remarque une
                                grande multiplicité de techniques,  notamment pour la représentation  du
                                relief qui revgt un caractère primordial pour les militaires.
                                      Que ce soit pour l'évaluation des positions ennemies, la planifica-
                                tion des déplacements ou du déploiement des troupes, l'installation de
                                batteries (permanentes ou temporaires) ou l'édification de fortificarions.
                                la connaissance du relief se révèle essentielle à bon nombre d'opérations
                                militarres et c'est  souvent la cartographie qui s'avére le meilleur support
                                de transmission de cette connaissance  Ce ne sera qu'à la fin du xixe siè-
                                cle que l'armée  britannique adoptera une méthode uniforme pour  la  re-
                                présentation du relief. Jusque-lA, plusieurs écoles de pensée guident lant
                                bien que mal les travaux.
                                      Cette absence de méthode incite a accorder plus d'importance aux
                                qualites de dessinateur des ingénieurs. Olynthus Gregory, professeur de
                                mathématiques à l'Académie royale milizaire de Woolwich, disait aux ca-






                                      14. Yolande  JONES (19741.
                                      15. Whitworih PORTER (1951 118891). p. 184
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