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l'avancement de la carrikre, on peut penser que plusieurs arpenteurs adop-
                                tent une pratique conforme aux exigences de l'arpenteur géneral. Quant
                                aux autres producteurs dont nous avons fait  mention (par exemple, les
                                 grands voyers), ils sont des créations de l'État  et il va  donc de soi que
                                 leurs product~ons répondent aux exigences de celui-ci.

                                       Le Bureau de I'arpenteur général est le plus grand producteur de
                                 cartes; il est directement lie au gouverneur qui, avec ses conseillers. vé-
                                 rifie continuellement le travail qui s'y effectue. La marge de manœuvre de
                                 I'arpenteur gbnéral parait donc tr&s mince, comme l'indique la réprimande
                                 adressée à  Holland par Coffin le 21  mars  1 7934. Ce dernier  mentionne
                                 que certains travaux rkalisés au Bureau n'ont pas Bté  préalablement auto-
                                 rises par le gouverneur et il rappelle qu'ils doivent l'être. Puisque I'arpen-
                                 teur général constitue la pierre angulaire de la cartographie. ~'Etat dirige
                                 directement ses travaux et s'assure de la conformité de l'image cartogra-
                                 phique produite, ce qui en fait un discours de l'État.

                                       L'un  des plus beaux exemples de contrôle exercé par l'Étal sur la
                                 production de l'arpenteur général est relatif à la carte de Gale et Duberger.
                                 Le projet trouve son origine dans le constat fait par les autorités au début
                                 de l'année 1792: il manque de bonnes cartes représentant l'ensemble du
                                 territoire.  Un projet d'arpentage  et de  rbalisazion d'une  carte  est  alors
                                 soumis, le 27 février 1792=, par Holland et Collins.

                                       Le projet est accepté el: les autorités donnent des instructions trés
                                 explicites aux arpenteurs qui devront effectuer les relevés sur le terrain6.
                                 On précise que leur carriére depend de ce travail7. D'ailleurs,  II semble
                                 bien que I'arpenteur général ait les moyens de nuire considerablement à
                                 une carrikre. comme I'indique l'exil de Jeremiah McCarthy dans le Haut-
                                 Canada, 3 la suite de ses démêlés avec Joseph Bouchette, au début du
                                 xlxB siècle8.

                                       Le Comité des terres de la Couronne et le gouverneur suivent de
                                 très prés I'êvolution des travaux, comme le révèlent les rapports men-
                                 suels du Bureau de I'arpenteur g8n4ral. De novembre 1792 au mois d'aoCit





                                        4.  Leitre de Coflin A Holland. 21 mars 1793  ANQ-Q. E 211356, Minisière des Terres et
                                          Forêts, chemise 1793.
                                        5  Mbmoire de Holland et Collins. 27 février 1792. ANC. RG 1 L3L. Lower Canada Land
                                          Papers, vol. 23, p. 12037.
                                        6. Voir.  au chapitre 3, la section inlitu18e 4'  Les annbes 1780. u:i  iiouveau souffle pour
                                          l'exploration S.
                                        7. Voir I'exirait des instructions reproduit A  la p  70.
                                        8. Gilles LANGELIER (1983).
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