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ARCHIVES DE QUEBEC 301
gratuite gratification, et qu'elles ont jouy de la rente constituée par M. de
Forant, qu'enfin pour ce qui regarde leur pension de 1500' elles seront traitées
a I'avenl comme avant la prise de Louisbourg, et qu'on ne peut faire rien de
plus pour elles, voila de pauvres filles bien traitées, je vous prie Monseigneur
de ne m'en pas imputer le mauvais auecds, car j'y ai bien fait tout ce qui a pu
dependre de moy.
Elles ne sont pas mieux traitde pour leur logement, elles ont trouvé leur
maison hors d'etat d'étre habitée. et elles ont été forcéca d'en louer une 500'
d'un frere ou parent de M. l'abbé de Gannes, si petite qu'a pcine peuventeiles
y loger, et que du grand nombre d'enfans qui se sont présentes a leur arrivé,
elles n'en ont pu recevoir que trente de plus prétes a faire leur premidre com-
munion n'ayant pas de quoy tenir Leurs écoles ce qui a beaucoup meeontenté les
pbes et les mdres de la colonie, mai8 a l'impossible nul n'cd tenu. Ces bonnes
filles sont egallement renvoyées au compte que M. le Gouverneur et M. le Com-
missaire ordonnateur rendront a la cour de leur maison et du besoin qu'elle a
d'etre reedi5ée (presque toujours méme reponse) le systdme d'eluder est hien
commode quand on peut s'en servir.
Me voicy pr&sentement Monseignenr aux neeollets de Louisbourg miis
je ne puis vous en rien dire, le superieur ne m'ayant point écrit, et n'en ayant
reçu aucun detail, ny du nombre qu'ils sont, ny dm postes qu'ils desservent,
si leur conduite a i'avenl n'est pas meilleure que par le passé, je n'en espère
pas grand chose, il seroit bien a souhaiter qu'ont eut pu etablir a Louisbourg
des pretres seculiers, je crois Monseigneur que dans I'imposeibilité ou l'on ent
de le faire il ne sera pas mauvais que vous eeriviés au superieur des Recollets,
si vous en avds l'occasion, et que vous leur donniés les avis que vous croirés
necessaires, je le feray moy m@me comme en ayant ordre positif de vous Mon-
seigneur. en écrivant au superieur pour luy demander le detail des postes que
ses l'Ares occupent et du nombre de religieux qu'il a avec luy, en luy recomman-
dant le zele, l'edification, l'instruction. la visite et le soin des malades, et la
bonne intelligence avee le peu de pretres seculiera qui reste actuellement dans
cette colonie, dont je crois Monseigneur que vous eonnoissés l'etat deplorable
pour le temporel et le spirituel, je va cependant vous dire ce que j'en seag, si
je ne VOUS aprend rien de nouveau, je vous pronveray du moins que je m'en
occupe, comme cytoien qui doit être touché du bien rie l'etst, et comme pretre,
qui doit étre occupé de celuy de la religion.
Vous n'ignorés pas Monseigncur, que depuis i'cvacuation de Louisbourg,
les anglois se sont etablis a chibauetou ou ils se sont faits conduire par nos
propres vaisseaux de transports et ou quelqucs jours après ils ont fait arriver
2000 hommes de troupe reglée avec 600 familles, sur 22 vaisseaux de trans-
ports. tant navires que brigantins, parmi lesqucls il y en a de 24 pièces de
canons. sans ce qui est arrivé depuis.
M. de Cornoail (Cornwallis)pourvu d'une commission de Gouverneurgeneral
de I'acadie, au nom du Roy de la grande Bretagne, pretcnd s'emparer de toute l'a.
cadie en remontant jusqu'au fleuve S'Laurent. Dans la position ou il est il luy est
aisé de se rendre le maitre des six paroisses qui etoient desservies par vos mis-
sionnaires ssavoir : Le Port Royal par M. des enclaves, la Rividre aux Canards
psr M. de Miniac repassé en france, la Grand pré desservie par M. de la Gou-
dalie actueUement en france, Pegiguitk autrement les Mines desservie par M.
le Chauvreux, Cobeguitk par M. Girard, Bcaubas~in, autrement cehqueniktouk