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II y a un huitième poste nommé La Balize qui n'a point de missionnaires
parce qu'il n'y a plus que douze soldats de troupes du Roy et que l'église et le
presbytaire sont hors d'état, l'un d'ètre hahité, l'autre d'y celcbrer les Si'
mystères. Vous trouverez dans ee paquet Monseigneur la eoppie d'une lettre
que j'ai écrite cette année au provincial ile champagne pour l'engager a envoyer
par le premier départ des vaisseaux au nioins un ou deux sujets et a se eonfor-
mer aux ordres que vous m'aves laissés <:n partant.
La mission des capucins est assés tranquille, ils ont un excellont supérieur
qui vh de très bonne intelligence avec les Jesuites, le superieur se plaint seule-
ment d'un peu de libertinage de mœurs dans les differents postes qu'ils oe-
eupeut. la eour m'a re~ondu sur eela qu'on ne cessoit de recommaniler cct
important objet aux chefs de la colonie, et la Cour paroit persuadée que la
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relinion seulle et les mœur. sont eavables de former non seullement des hommes
et des ebrostieus, mais des sujets pour le Roy.
Par les lettres de la superieure des Ursulines, je vois que ees bonnes et sLcB
filles se soutiennent malgré leur petit nombre et la caduciti, et les infirmités <<le
plusieurs, elles sont d'une grande utilité a la eolonie, le changement qu'ellcs
ont fait dans les Negresses par l'instruction qu'elles leur ont donnée en est une
preuve, et la Cour comprend que ce seroit. a tous egards un grand avan. . . . . . .
la colonie si les Negres et Negrillous y étoient egallement instruits, je pense
qu'il seroit trPs avantageux que la Cour vou.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .ien
etablir a la Nouvelle orleans deux frèrcs des ecoles, ce seroit au plus une de-
pense de 6001 par an, et ees bons frPres seroient bien plus capables d'instruire
que les capucins qui d'ailleurs ont d'autres fonctions a remplir.
La Cour a fait rebatir la maison des Ursulines ; mais outre qu'elle est très
petite dans sa nouvelle construction il leur manquera beaucoup de lieux et de
portions de batimens qui leur sont absolument necessaires, tant pour le loge
ment de leurs orphelines que pour la elasse de leurs pensionnaires et celle des
externes qu'elles instruisent, meme pour les petites commoditb de leur loge-
ment.
Elles ne sont point d'ailleurs cloitrées mais simplement renfermées par
une espèce de palisadc formPe par des pieux que franchissent aisément los
soldats et les negres de la eolonie qui pillent et volent ce qu'elles ont dans leur
jardin, et d'ailleurs dissipent leurs orphelines, ee qui pourroit avoir de très
grands inconvénieus auxquels on a remedié jusqu'a present le mieux qu'on a pû.
Aux representations que j'ay faites a ce sujet, la eour m'a repondu que
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ees bonnes relinieuses devoient s'adresser au gouverneur et au commissaire
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ordonnateur de la colonie, qui feroient a ce sujet les representations et les propo-
sitions qui leur paroitroient convenables, et sur lesquelles on leur enverroit les
ordres du Roy. -
A l'bgard du gouverneur, vous le connoissés Monseigneur, il est autant le
père que le gouvnoeur <le la colonie, et surtout de uoa paumes Ursulines, et
tous les missionnaires ont grand sujet de s'en louer, mais comme M. Michel
commisssire ordonnateur est nouveau, je crains que voulant faire sa reputation
d'homme attaehé aux interêts du Roy, il ne tire a l'épargne, il m'a paru cepen-
dant bien intentionné dans la reponse qu'il m'a faite, et la superieure des
ursulines m'a mandé qu'en luy montranl. ma lettre il luy avoit fait beaucoup
d'amitié et d'offres de service.