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que les sauvages soient gouvernés sous les loix de Sa Ma-
jesté et en quoy ils y trouveilt si fort leurs avantages.
50 Sçavoir si la Religion des sauvages est bien imagi-
naire, s'ils rie sont chrestiens que par politiqiie et par les
gratifications qui leur sont faites, et que hors cela ils sont
tous dans leur erreur cornme auparavant, ce qu'on leur
voit pratiquer tous les jours.
Voilà Messeigrs ce qui nous a seinbli. de plus inlpor-
tant contre notre Compagnie dans les susdites lettres
écrites par le Sr de Mésy à Sa Majesté, dont il a envoyi.
copie en France, pour est,re communiquée à ses amis, et
dont on a envoyé en ce pays plusieurs exemplaires.
Si pour estre criminel, il suffit d'être. accusé, il n'y a
point d'innocent aii monde qui ne puisse être criminel;
c'est pourquoy en toute justice l'accusateur doit prouver
ce qu'il dit, à faute de quoy il doit estre censé calomnia-
teur, et nierite d'estre traité corrune tel selon la rigueur des
loix, et ce à proportion de la grieveté et conséquence des
accusations.
Il nous suffit donc pour toute denence de demander
à Monsr de Mésy et à son défaut à ceux qui voudront
soustenir son parti, qu'ils prouvent juridiquemeilt ce que
dessus, à faute de quoy on aurait sujet de demilder qu'il
fut déclaré calomniateur et par des calomnies de !a der-
nière importance, soit qu'on ait égard à la personne du
Roy à qui elles s'adressent,, de l'indignation et bienveillan-
ce duquel dépend tout le bien que nostre Compagnie peut
faire en ce pays pour le service de Dieu : soit qu'on ait
égard à la matière qu'elles contiennent, surtout le dernier
article, duquel 011 peut tirer des conséquences trPs préju-
diciables, comme si on avait fait passer depuis plus de
trente ans des foiirl.>eries pour des vérités, dans ce qui a