Page 90 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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JOURKAL  DU  DIARQUIS  DE  bIONTOALÙI   593


                                   au marquis de Vaudreuil.  Voilà encore un moment de
                                   répit;  niais le pays est  toujours  eii  grand  danger et y
                                   sera  jusqu'à  cc  que  I'eniiciui  ait  pris  le  pa.rti  de s'en
                                   aller d'ici, du lac Champlain et de la partie des Kapideû.
                                   Après quoi nous n'aurons à craiiirlre, jusqu'aii printemps
                                   prochain que la faim et les  misères qui rQüultant d'iine
                                   disette extrême A  tous hgards.  Si nous dchappona  cette
                                   année  la  campagne  aura  été  belle  et  glorieuse;  sans
                                   doute qucla cour et toute la France iuême n'en  attendent
                                   pu de nous davantage,  et peut-&tre moins.
                                      M. de Bourlamaque aclière sonétablissrmeiit  à 1'Ile-
                                   aux-Noix.  Il a envoyé A  M.  le marquis  de Montcalm
                                   un dhtail très  circonstancié  de sa retraite  de Carillon et
                                   des raisons qui l'y  ont déterinin0, ainsi qu'à  démanteler
                                   ce fort et celui de Saint-FrddSric.  Tous les gens sensés
                                   orit fort applaudi  i ln  ninnikre  dont il  s'est  conduit ;
                                   mais quelques  Cantldieiis  igiioranta, avaritageux et men-
                                   teurs,  avoiciit sans doute lirhd  de niauvais  propos qui
                                   i'oiit  engagi. h  faire  ainsi  son  apologie,  dont il n'avoit
                                   pas besoin.
                                     Lettres  de  rios  prisonniers  de  Niagara  datQes de
                                   Chouaguen.  Le secours qui  venoit  R cette  place a  Sté
                                   dissipé à sa vue dans un instant  ou  s'est  oauvé,  ce qiii
                                   n'a  dté ni tué, ni  pris.  MM.  Marin  et  de  hloiitigny,
                                   otiiciers de la colonie,  attachés  aux sauvages,  sont  du
                                   iiombre des prisonriiers  et  ont  reçu  la bastonnade par
                                   les Agniers.
                                     Il nous arrive  un  déserteiir  du  camp  du Sault qui
                                   confirme  par  sa  déposition  l'idée  que  nous  avons du
                                   caractbre bouillant du général Wolfe.
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