Page 87 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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590 JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM
L'alarme est B Montréal; les dames en reviennent
pour s'Qtablir à l'Hôpital-Génér~l. Piiissions-noua ii'etre
p~s dans le Ca3 de leur disputer un apparteinent.
Ici tout est excessif; point de milieu entre la con-
fiance et la peur. J'ai vil de redoutables négociants
parler et politiqiier iiitr;pidement A table ; aujourd'hui,
la tête leur a tourid. Ils croient dbjh voir leilrs enfants
veiidus aux Aiiglois pnr les sauvages. Il ne leur reste-
rait peut-&tre qu'un inotif de consolation, c'est que leurs
femmes fusseiit vendues avec, mais qii'ilir ae charge-
roient d'une pareille marchandise. Le fait est que In
colonie est A l'extrémité et périt d'lin mal invétére
ouquelil n'y a point de remède. Le dernier desertaur nous
ayant appris qu'il sortoit tous les jours une quantité de
soldats avec des saos pour aller chercher des l&gumes,
avec une escorte de quatre à cinq cents hommes,
M. le marquis de Moiitcalm a ordoun& un detache-
ment de sauvages et Caiindienî, corninandAs par M. de
Repentigny, ancien officier, chevalier de Saint-Louis et
tiomrne de mérite ; cependant M. d'tirtel (sic), lieute-
nant de quatre jours a trouvQ dur de marcher soiis ses
ordres, ordres, il n'y en eut jomsis ici. On ii'y connott
iii siibordination, ni discipline. Je crains fort que ce
jeune homme ne dégofite le3 Jauvages avant leur
départ. Ce d4tacliemeiit pissera la rivière du Sault,
au poste de M. d'Herbin, une heure avant le jour pour
tâcher de snrprendre celui de l'ennemi. Le m&me
deserteur fait monter leur perte B la tentative dudébar-
quement que M. de Bougoinville rr emp$chée, A cent
hommes; il convient de qiinrante tués par notre dernier
parti. Toutes ces petites affaires doiveiit les miner en