Page 89 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
P. 89

592     JOCRNAL  DU  MARQUIB  DE  MONTCALM

                                             M.  le chevalier de  Nontreuil  est  ainvé cette après-
                                           midi chez M. de Montcalm, qui est monté &  cheval avec
                                           précipitation  sur  la  nouvelle  que  les  eunemis  sont
                                           dGbarqu4s à Deschambault.  M. le marquis devaiidreuil
                                           regarde cet évéiiement  comme de peu de conséquence, et
                                           c'est peut-être le plus grand risque  qu'ait  encore couru
                                           la colonie.  M. de Moutulm  en juge  aiusi  et est parti
                                           sur-le-champ  avec  les  grenadiers  pour  joindre  M.  de
                                           Bougainville.
                                             20 aoGt 1759. -Retour  de M. le  marquis de Mont-
                                           calm.  M. de Bougainville étoit heureusement  arrivé &
                                           temps pour faire rembarqiier l'ennemi  qui, guidé par un
                                           capitaine de milice obligeant, a Qté droit A la niaison  où
                                           étoient  dPposls  les  équipages  de  l'armQe, qui  ont  Qté
                                           tous brGlQs.  Il  est  heiireux  pour  le pays qu'il se soit
                                           uniquement occupé de cette opération au lieu de s'établir
                                           et ietroncher,  il  ~i'auroit pas  été  facile  de  le  déloger.
                                           Nous  l'avoiis  tous  craint  et  M.  de Ilontcal~n avoit si
                                           bieii senti  l'importance  de  cette  situation  que, fort ou
                                           faible,  retranché  ou  non,  il  partoit  dans  le dessein de
                                           l'attaquer.  Plus de comniuriicatioii  avec nos magasins,
                                           point ou très peu de vivres ici, le pays ouvert  l'ennemi ;
                                           la colonie étoit perdue  ou  bien  près  de  l'être.  M.  le
                                           marquis  de  Vaudreuil  traitoit  d'inutile  le  voyage  de
                                           M. de  Montcalm  et  disoit  qu'ou  auroit  fait  venir  les
                                           vivres par  eau.  11 est bon de remarquer que, depuis que
                                           les ennemis ont des vaisseaux  au-dessus  de Québec, la
                                           navigation  du fleuve est fort difficile pour nous et nous
                                           sommes  obliges  de  faire  venir  nos  vivres  par  terre
                                           quoique fort mal en voitures.  Qu'eût-ce  QtE, s'il avoit
                                           dté Btabli & Deschambnult ?  Ces dflexiona sont ordinaires
   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94