Page 113 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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616 JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM
maître auquel elle appartiendroit désormais ; et l'armte
n'&oit plus, le 14 au soir, en arrivant h la Pointe-aui-
Treiiiblhs, qu'un peloton confus mêlé des ciiiq bataillons
et des Canndieiis des trois gouvernements.
M. de Boiigninville s'arrêta avec son camp volant
pour couviir notrc ridicule fuite, et retourna même asa
1,remière position, voyant que l'eunenii ne fidisoit aucune
dénionstration de nous poiirsriivie. Au lieu de sejour-
ner à la Pointe-aux-Trenibles, on eii partit le 15 de
très bonne heure pour venir occuper le poste de ,Jacques-
Cartier.
17 septembre 1769. - On a eii des nou~.elles de
Quebec où l'on entroit et soi.toit avec assez de facilite.
M. de la Rochebeaucour à la tête de cent trente cava-
liers partit pour y porter du biscuit.
Le même jour arriva M. le chevalier de Levis qui
donna ordix que tout ce qui etoit en etat de marcher se
tînt pret partir le lendemaiii.
18 septembre 1'759. -M. de la Rochebeaiicour fut
fort surpris en ravitaillant la place de trouver II. de
Ramezay disposé la rendre. Il se jeta aux genoux de
ce faible commnndant, lui proinit du secours d'hommes
et de munitions dans vingt-quatre heures et lui pro-
posa, si ces promesses ne s'effectuoient pas, de se rendre
le 25. Les prieres ne firent rien sur cet homme qui
n'avoit jamais su prendre un parti et qui cette fois en
avoit pris un aussi odieux qu'hiimilia~it.
M. de la Rochebeaucour remporta son biscuit, sauva
quelques effets du camp, s'en revînt ail désespoir de
n'avoir pu obtenir d'un homme qu'il ne se déshonorât
pas.