Page 98 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Dans ces régions, le froid est 13 mnnnaic couratiie pour convertir
les imes. Le Père Lamarche fait un voyage éi Gull-Bay, par uue tem-
pérature de 60' sous zéro. Arrêté par une aflreuse tempête, il 6e creuse
un abri dans la neige pour se protéger 2? h Père Bélanger conuaît une
aventiire semblable: il croit 33 derilibre heure venue: dans son trou de
neige, les crampes le saisissent, ses pieds refroidissent pendant que la
neige s'amoncelle siir sa tete et I'empêche de respirer. N'en pouvant
plus, il se relève, cherehe son guide enseveli sous la neige et l'éveille.
Ils partent, atteignent une île où enfin ils peuvent se faire un bon feu.
C'est le salut 24.
Tout eet héritage de misères et de grandeur missionnaire sera confié,
en septembre 1924 au Père Joseph-Marie Coutiire. Il ira, avec autant
de vaillance que ses prédécesseurs, porter aux pauvres Saiivages le
mcseage consolateur de son Maître. Il connaîtra, lui aussi, I'ennemi
capital: le froid. Avant d'être noinrné officiellement aux missions du
Nipigon, il en fit I'appreiitissage en jauvier 1924. Cette expérience fut
extremernent péuible: fièvre, amygdale enflée qui crève; il crache di1
eang 25.
Le voici au sud du lac Nipigon, à McDiarmid. Il attend iin giiide.
Cinq jours passcnt, persoiine. La température est très mauvaise. 11
monle dans le train, passe par I~ngIac et file vers Ombabika. ZRs maux
de gorge le tourmcntent et la fiévrc monte. 11 se soigne uu peu, pub
chausse ses raquettes et part vers Wabinosh, un trajet de 40 rnilles.
Il marche 12 miUev jusqu'à une ile. Là, lin guide indien a promis de
le rejoindre avec uiie traîne et de lion gros chiens. L.ongue attente. Et
le veni qni danse, hurle, changc dc direction, toiirne sur tous les poiiita
de 9a boussole. Le guide arrive enfiu ! Mais les chiens eout trop petits,
trop inaigres pour tranaporter le Père et ses bagages.
Le missionnaire cst faible, il a peu mangé depuis cinq jours. Il
marche daiis la tempète. Après uii parcours de 10 milles, il se jette sur
la traîne, bpuioé. Lea chiens ralentissent, puis, reiiiseut d'avaiieer. Il
fnut pouriant contiiiuer. Eufin, Ic Père arrive à Wabinosh; il arrête à
la prcmière cabaiie et là, étourdi, il a'écrase par terre.
Vers deux heures du matiii, il réveille. Uiie eouffraiicc atroce
aux côtés le fait crier. Pendaiit iiiie heure, il reste adossé au mur:
peu à peu, la crampc disparaît. Quelquee heures plus tard, le rninistére
commence : coiifessions, messe, instruction. Vaprés-inidi, il repart en
direction de Nipigon Houee; encore quinze milles ! Il y arrive fiévreux;
les dents lui elaqiient dans la bouche de sortc qu'il ne peut plu parler.
011 lui offre une a ponce r de Painkilkr et le voilà mieux.
23 Liiierœ Annua Provinck Canademis S.]., 1907-1912 : 24%. Le Père Dug=
sVy rendit en 1911 par une iernpériiure de 70° $OU9 zéro: ihid., 252. Voir
aunsi IFr. G. Dean. fiwiwn Geography of rlie Louisr AIbmY Ritvr Basin, dane
Geographicd Brdletin, Depanment of Mine3 and Technical Surveys, Oitewa.
10 (1957): 58.
2' Soiiur.lLer de la Provinre du Eas-Canada, II, 9 (mai 1933) : S.
2Vouture à un Père jésuiie, 22 mars 19%. Archives de l'université de
Sudbury.