Page 60 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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d'âmes au moins égal. 11 accepta sa petite réussite. a Il eut une âme
simple et pieuse, dit encore le mémc biographe, une âme nourrie des
idées régnantes, résignée à I'inévi\ahle, qu'elle considérait comme l'effet
de la volonté divine.
III - L'œuvra apostolique de Champloin
J'aurai donc bien peu de choses à dire sur l'œuvre dans IaquelIe
Champlain a concrétisé sa vision reIigieuse. Cette œuvre se résume à
la dispersion de quelqueri minuscules grains de wmence,
Champlain lui-même a été missionnaire. Vous le trouvez toujours
dans sm cinversationu avw les sauvages, occupé à catéchiser. 0; peut
lui attribuer une art dans la conversion du chef souriauois Member-
Lou, en Aeadie, *'le pIus méchant et traitre, dit-il, qui fut entre ceux
de sa nation 1. Membertou dépawait les cent ans à son baptême, et
son fils ainé, baptisé avec lui, en aveit soixante. Quant à son plus
intime ami, le chef algonquin Yroquet. c'eet bien Cbamplain en per-
sonne qui ramena à la foi, autant par i'illumination de la bonté que
par celle de l'Esprit-Saint; la converejon alla ai loin qu'Yroquet osait
intervenir auprès de ses guerriers pour empêcher le supplice des pri-
aonniers ennemis, cer la réciprocitt de barbarie était entière entre
Iroquois et sauvages alliés des Francais. L'hiver qu'il passa en Huro-
nie, Champlain s'attacha le grand chef Darontal; on ne dit pas qu'il
I'ait converti, mais il lui expliquait é loisir, peut-être un peu maladroi-
tement, le mystère chraien. Le Huron répondait : Tu dia des chos-
qui surpassent notre -prit ct nous ne pouvons coinprendre par discours.
Mais si tu désires que nous lm sachions, il est nécessaire d'amener en
et
ce pays fmm~ enfants, afin que nous epprenions la façon dc
vivre que tu mènes, comme tu adores ton Dieu, comme tu obéis aux
ordres de ton roi . . . Car voyant ces choses, nous apprendrons plus
en un an qu'en vingt, jugeant notrc vic misérable au prix de la tienne.
La théologie de I'excrnple ! Ces bons sauvage0 en connaissent le vertu.
Er Dieu sait si Chemplain leur versait aussi cette doctrine ! A Quéùw.
même, c'est le chef montagais Miristou qui suit Champlain comme
son ombre; iI lui deinande même la permission de l'appeler son frère
pour bien lui marquer son attachement.
Mais ce ne sont là que des initiaiives personnelles. Il lallait surtout
créer des institutions.
La fondation de l'Eglise canedienne coïncide avw: I'arrivEe des
premiers missionnaires, en 1615. Il y avait donc fallu sept ans. Cham-
plain était allé chercher ces ouvriers aux Etats gknkraur de France,
I'annke préccdente, où il avait obtenu I'agrement du prince de Condé,
alors vice-roi de la Nouvelle-France, et de tous les cardinaux et évêques
assemblés, ainsi que 8: (les auinônes de près de 1,500 livres D (environ
[rois cents dollars). C'eat le 25 juin 1615, en la chapelle des Francis-
cains Récollets, placés sou0 le vocable de 1'Trnmaculée-Coiicc tion, que
frit célébrée la premikre mcsse, en présence du gouverneur. fa Rkcol-
lets étaient ail nombre de quatre, troia Pèrm et un Frère. La paroisse
de Québec existait, cellule-mèrc de [ont= celles qui allsient plus tard