Page 31 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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contrairement  à  ceux  des royaumes  voisins.  Ls missionnaires  en  pro-
                               fitèrent même pour lui demander, dans une  requéte du 29 iriai 1665, d'ai-
                               der  à Ia  fondation  qu'ils  venaient de décider, dans leur synode de l'année
                               précédente.  Le  roi  accorda,  en  eflet,  une  propriété,  à  une  lieue  de  la
                               ville, et  tous les malériaux  nécessaires à  la  construction  de l'égliae  et du
                               séminaire projetés,  sous  le patronage  de saint Joseph lu.
                                   On  prit  tout  de  suite  quelques  élèves,  présentés  par  leurs  parents
                               chrétiens.  L'abbé  Louia Lauean en iut le premier  directeur.   De toutes
                               ses occupations, il  n'en  marque  qu'une,  qui eonsiste  a  apprendre le Latin
                               à  une  petite  troupe  d'Ecoliers  m,  dira-t-on, dans  une  lettre  du  4  octobre
                               1666 17.  Et  hlB' de  la  Motte  Lambert  écrira,  I'année  suivante  : a Nous
                               avons fait  bâtir  un  assez  grand  corps de logis sur  la place  qui nous fut
                               donuée l'an  passé  ; le  premier  étage est de  briques, & le  second  de bois,
                               où l'on  a fait une  Cliapelle assez ample, sous laquelle pourront loger plu-
                               sieurs  Missionnaires r . . .  * Au  reste,  il  parait  bien  que  ce  Sémiuaire
                               est  l'ouvrage  de  Dieu,  puisqu'il  y  répand  des  bénédictions  si  visibles  ;
                               il  cornience  fort  à  se peupler,  &  il  y  a  apparence  que  dans  peu  nous
                               aurons plus  de  sujets que  nous  ne  voudrons,  à  cause  du  peu  d'ouvriers
                               qui  sout  ici  pour  les  instruire,  n'ayant  auprès de  moi  que  M.  Laneau,
                               qu'y  travaille  avec  une  application  &  une  fatigue  incroyable.  1 le  Des
                               lettres  de 1672 et  1676 marquent  encore  la  persévérance  et  les  progrès
                               de ee  * séminaire épiseopal  de  S.  Joseph  m,  au  Siam,   où  le  service  se
                               fait  aussi  publiquement  &  aussi  solennelIe~rieut que  dans  les  Eglises  de
                               France * Ili.  Dès  1668, MF' de  la  Motte  Lambert  y  avait  fait  l'ordina-
                               tion  des auatre Dremier9 DrElreS indi~ènes. dont deux tonkinois. C'étaient
                                                              L  ,  ,
                               des chrétiens  d"age mûr  ;ni,  en vertu  dea  privilèges pontifieaux,  avaient
                               été préparés assez sommairement.  Et  il y avait encore cinq ou  six &mi-
                               naristes  à la veille d'être  tonsurés 2".
                                   Nous  ne  croyons  pas  inutile  d'avoir  fait  ce tour  d'horizon,  pour
                               mieux  situer  l'entreprise  d'uu  séminaire  par  M"  de  Laval  dans  son
                               cadre historique.  A  ~els temps, à tels pays,  tels beaoins particuliers.  Il
                               fallait à  l'œil  du maître la faculté de discernement? pour adapter ses ineti-
                               tutions  aux  conditione  spéciales  de  notre  colonie  naimante.  La  suite
                               de notre histoire  du Sémiuaire,  eu  préparatiou,  coutribuera à  le  démon-
                               trer.  Mais,  dans le  fond  des eboses, Mgr de Laval ne faisait  ici que ce
                               qui  ne  faisait en même tempe dans  un  champ d'apostolat  situé aux  anti-
                               podes ; il  n'était  ni  un  novateur  ni uu  frane-tireur,  mais  le  mandataire
                               d'une  eonsigne  missionnaire  issue  dn  cervean  iriême  de  I'Eglise.  Son
                               mérite n'en  aera  nullement  amoindri.







                               la Ibidem, pp.  Iûâ et  118.
                               l7  Relation  de3 mis di on^,  1674, p.  7.
                               1s Ibidem,  p.  16.
                               '0  Relurion  des  Missioiu  er  der  Yoyages. 1680,  p.  194.
                               20  ReIdion  des Missioiu, 1674, pp.  639.
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