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MAITRE  CLÉOPHE  CIMON

                           Fils d'Hubert Cimon, seigneur en partie de Mount Murray, et de Dame Angèle Simard,
                       Cléophe naquit à  La  Malbaie le 31  janvier 1822.  Après de brillantes études au  Séminaire
                       de Québec, il  entra à  l'Université et reçut sa commission de notaire le 18 août 1843; il  signa
                       sa  première  minute  le  20  octobre  suivant.
                          Il appartenait à l'une des plus excenentes fami1Jes de La Malbaie qui a  fourni à  l'Eglise,
                       à l'Etat et à la magistrature toute une pléiade d'hommes illustres.  Qu'il suffise de nommer ses
                       frères,  le  notaire  Pamphile,  père du  Curé  Henri  Cimon,  Simon-Xavier,  grand-père  de  M.
                       l'avocat Antoine, qui a représenté pendant de nombreuses années les comtés de Charlevoix-
                       Saguenay,  Horace,  le  brillant  avocat,  dont  la  descendance habite la  Rivière-du-Loup,  etc.
                       Il avait aussi une sœur, Marie-Adèle, qui entra au couvent des Ursulines.
                          Maître Cléophe prit aussi une part active à la politique de son temps et représenta pen-
                       dant quelques années notre région au  Parlement.  Il  se  maria à  Québec,  le 5 octobre 1846
                       à  Dame Caroline Langlois qui lui donna une bene famiJ1e.  Parmi les enfants,  je tiens à citer
                       l'aînée  des  fines,  Caroline,  la  vénérable  mère de  mon  bon  ami.  M.  Louis-Philippe  Dufour,
                       le protonotaire actuel de la Cour du Saguenay.  Mesdames Docteur Labrecque et Docteur
                       Lauriault sont les  sœurs de  Madame  Dufour.
                          Le notaire habita d'abord une maison située non loin  de la maison BeUefeuiJ1e.  Le feu
                       ayant  rasé  cette  propriété,  Monsieur  Cimon  construisit  la  maison  actueUe  de  Madame
                       Philippe  Dufour.
                          De 1868 à  1872, le notaire Cléophe pratiqua à  Québec et semble avoir été l'homme de
                       confiance de la  fabrique de Notre-Dame.  De retour à  La Malbaie,  il  se  fit  une beUe  clien-
                       tèle qu'il conserva jusqu'au 15  mars 1888,  jour où il signa sa dernière minute.  Cette pièce est
                       la  rédaction  du  testament  de  Dame  Julie  Dumas,  épouse  de  Louis-Charles  Angers.  Le
                       répertoire de Maître Cimon contient 5745 actes.  On y admire une belle écriture aux lettres
                       formées  avec  soin.  C'est un  plaisir  de  le  consulter.
                          Il mourut à  La Malbaie le 29 mars  1888 et fut inhumé le 3 avril.  Un grand concours de
                      peuple assista  à  ses  funérailles.

                                               MAITRE  JOHN  KANE
                          Né vers 1810, John Kane était le fils de John Kane, capitaine du 103è. régiment de lignes
                      de Sa Majesté George IV, et de feu Stephany Mahon ou Naton.  Commissionné le 4 janvier
                      1836,  il  écrivit  son  premier acte à  St-Roch  de  Québec.  le  24  juiIJet.  Dans  ce  document.
                      Flavien Lapointe, grand-oncle de feu  l'Honorable Ernest Lapointe et marchand à  St-André
                      de Kamouraska  donne une quittance à  ses  père et mère,  Joseph  Lapointe  et Félicité  Bou-
                      chard  de  l'Ile-aux· Coudres.
                          Quelques jours après,  Kane vint dans Charlevoix et donna de la  sonde  dans  différents
                      endroits: La Malbaie, St-Urbain, l'Ile-aux-Coudres, etc.  Le 14 septembre il  se fixa  à  la Baie
                      St-Paul, d'où il pouvait rayonner facilement soit à  la Petite-Rivière, soit à l'Ile, à St-Urbain
                      et  aux  Eboulements.
                          Le  28  novembre  1836,  il épousa  Marie-Louise Cimon,  fine  d'André Cimon,membredu
                      Parlement Provincial  pour le  Bas-Canada,  et de  Dame Thérèse  Rodrigue.
                          Cette époque marque l'ouverture de la colonisation de la bene et fertile région du Bas-
                      Saguenay.  Plusieurs clients du 'notaire y émigrèrent, et de temps à autre,  le  notaire,  accom-
                      pagné de son confrère T. Fortin, aUait les visiter.  Du 23  janvier au 23 mars, tous deux sont
                      à la Grande-Baie et rédigent des actes.  Parmi ces derniers: je crois utile de mentionner l'acte
                      de cléricature en  arpentage de  Peter McLeod,  junior,  par lequel il s'engage  pour trois ans
                      envers  Jean-Baptiste  Duberger  de  La  Malbaie.  Le  contrat  est  passé  à  la  résidence  de
                      McLeod à  la Rivière-du-Moulin, le 10 février 1846.  Le 20 juiIJet, Kane retourne à la Grande
                      Baie et y passe un mois.  A l'automne, le 29 octobre, il s'y fixe définitivement.  Il est le témoin
                      intéressé du développement de la  région  et par ses  écrits il  contribue largement à  l'histoire
                      des  débuts.
                         Nommé agent des terres de la Couronne pour la région du Saguenay en 1843, il accom-
                      pagna l'Honorable D.-B. Papineau lors de la visite que celui-ci fit au Saguenay en 1845.  Au

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