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MAITRE JOSEPH PERRON
Baptisé à l'Ile-aux-Coudres le 29 septembre 1831 sous les noms de Michel-Joseph, il
était issu du mariage de Zacharie Perron et d'Adélaïde Champagne. Il reçut sa commission
le 10 février 1859. Il se maria à la Baie St-Paul le 11 juillet 1865 à Demoiselle Suzanne
Boivin, fille de François Boivin et d'Henriette Villeneuve. Son cousin, l'abbé J.-O. Perron
bénit l'union nuptiale.
Le notaire n'écrivit que 1792 actes durant les 38 ans qu'il exerça sa profession. Il signa
sa dernière minute le 20 novembre 1897.
MAITRE JOHN-ANDREW-JOSEPH KANE
Fils du notaire John Kane, il naquit à La Malbaie le 14 septembre 1839 et fut baptisé
sous les noms de Jean-André-Joseph.
Commissionné notaire le 13 août 1863, il signa son premier acte à la Grande Baie quatre
jours après. Maître Kane héritait de l'étude et de la clientèle de son père. Il se maria à
Dame Emilie Mathieu. Après un séjour de cinq ans au Saguenay. il décida de venir s'établir
à La Malbaie. Il occupa d'abord une maison située sur l'emplacement actuel de la Banque
Provinciale, puis se fit construire une maison qui est aujourd'hui l'hôtel Murray-Bay.
Son premier acte à La Malbaie est daté du 3 juillet 1868. Il s'agit d'une quittance don-
née à Adolphe BoudreauIt par Sieur Simon-Xavier Cimon, membre du Parlement aux Com-
munes d'Ottawa.
Le notaire Kane était un homme d'une stature imposante. Il occupa plusieurs charges
importantes. Tour à tour conseiller municipal, maire, marguillier, il s'acquitta avec dignité
de toutes ces fonctions. Il écrivit 8905 actes pendant les quarante ans qu'il exerça sa pro-
fession.
Il décéda le 6 décembre 1903 et fut inhumé le 9. Il eut des funérailles imposantes et
un grand concours de peuple avait tenu à rendre les derniers hommages à ce vertueux et cha-
ritable citoyen. Vingt-neuf signatures sont apposées à l'acte de décès.
MAITRE ELIE ANGERS
Le 11 septembre 1923 s'éteignait à l'âge de 91 ans, le notaire Elie Angers, dont la mémoire
se conservera longtemps à La Malbaie. Né le 27 septembre 1832, du mariage d'Elie Angers
et de Marie Perron, il se trouvait l'aîné d'une famille de 10 enfants. Il fit ses études classiques
au Séminaire de Québec. Il était pensionnaire lorsque éclata la terrible épidémie de choléra
qui fit tant de victimes parmi le gent écolière. Ses études terminées, il se crut appelé au
sacerdoce. Il reçut les ordres mineurs. mais il n'osa pas avancer plus loin. Il prit le chemin
de l'Université et le 7 février 1859, il recevait sa commission de notaire. Toutefois, il ne
commença pas immédiatement à pratiquer mais se livra au commerce pendant quelques
années à St-Arsène de Témiscouata. Ce n'est que le 22 février 1864 qu'il écrivit sa première
minute. Le notaire avait une de ces écritures qui ne se rencontrent pas souvent. Il aurait
pu devenir facilement un maître distingué dans cet art. Son répertoire est un vrai chef
d'œuvre d'ordre et de calligraphie.
Maître Elie Angers habitait la maison que son père avait construite près de la Rivière-
Mailloux, voisine de la résidence actuelle de M. Edouard Rochette. Une de ses sœurs,
Marie-Louise Félicité, mieux connue sous le pseudonyme de Laure Conan, a chanté dans ses
œuvres, la beauté de cette vieille demeure, entourée de si beaux arbres et agrémentée d'un
joli jardin où poussaient de plantureux légumes. Aujourd'hui c'est une maison presque
abandonnée. C'est dommage: ailleurs, on en aurait fait un musée. En arrière de la maison,
se trouvait la boutique de forge du père Angers.
Le notaire était un homme assez gros, court, doué des plus belles qualités de l'esprit.
Sa mémoire était remarquable. C'était une véritable encyclopédie. Avancé en âge, il
récitait encore sans hésitation des centaines de vers, souvenir de ses humanités. A première
vue, il traduisait en français un article écrit soit en latin soit en anglais. Il aimait la poésie
et il était lui-même poète à ses heures. Une de ses nièces conserve encore un petit sonnet
qu'il lui avait dédié. Il possédait de plus, une belle voix. Il aimait le chant d'église et
souvent de son banc, situé en face du banc d'œuvre, il accompagnait en sourdine les chantres
à l'orgue. Monsieur le Curé le gronda bien parfois, mais il ne réussit point à le corriger. .
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