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au fait de la pratique et science du notariat. Nous, en vertu du pouvoir a nous donné par
Sa Majesté, et sous son bon plaisir, avons commis et commettons le dit Michel Lavoye pour
exercer l'office de Notaire Royal dans l'étendue des paroisses situées li la coste du nord de
ce gouvernement depuis la petite Rivière jusque et compris la coste de la Malbaye et l'isle
aux Coudres, et ce tant ql plaira à Sa Majesté ly maintenir mandons au Sr André de leigne
lieut. G'ral de la prévosté de cette ville qu'après qu'illuy aura apparu des bonnes vie et mœurs
religion catholique, apostolique et romaine du dit la Voye et qu'il aura pris de luy le serment
requis et accoutumé, il le reçoive et fasse connaître en la dite qualité de Notaire Royal pour
exercer l'employ dans l'étendue cy dessus et aux droits et emoluments attribués et témoin
de quoy nous avons signé ces présentes ycelles fait contresigner par notre secrétaire, et y
avons fait apposer le cachet de nos armes fait et donné à Québec le trente décembre mil sept
cent trente sept signé hocquart, et à costé est le cachet des armes de mon dit Sr l'Intendant,
et plus bas est écrit, par Mgr. ligne de Valmur.
BOISSEAU, N.P.
Point n'est nécessaire de nous étendre davantage sur le grand nombre de minutes écrites
par le notaire. Nous donnons plus loin le répertoire complet de ses actes. Ces derniers sont
assez difficiles à lire. Cependant plusieurs ont été écrits par différents missionnaires qui
faisaient les fonctions curiales sur la côte qui s'étendait de la Petite-Rivière au Saguenay,
tels entre autres, les PP. Compain et Coquart.
Michel Lavoie n'était pas seulement notaire, il était aussi, à ses heures, un bon agri-
culteur voire même un architecte averti. Il a contribué pour une large part à l'érection de
la vieille église de Tadoussac.
Le 10 mai 1724, il s'était marié à Marie-Josephte Filion, de qui il eut dix enfants, cinq
garçons et cinq filles. Un bon nombre de ses descendants habitent encore Charlevoix. En
con,sultant le "Recueil des Généalogies des Familles de Charlevoix-Saguenay" page 350, on
note que les familles énumérées du numéro 504 à 557 comptent presque toutes le tabellion
comme leur grand-père trisaieul.
Maître Michel Lavoie décéda à la Petite-Rivière, le 8 avril 1779.
MAITRE JEAN NERON
Jean Néron naquit à Ste Colombe, évêché de Bordeaux, vers 1740. Il était le fils de
Michel Néron, capitaine de navire, et de Marie-Anne Fauquet, également mariés à Ste-
Colombe, le 23 février 1734, et le petit-fils de Pierre Néron et de Jeanne Gaschet.
Il arriva au pays dans les dernières années de la domination française. Mgr. Tanguay
avait indiqué l'évêché de Debord comme lieu d'origine de la famille Néron. Monsieur J.-H.
Néron de Chicoutimi, qui s'intéresse beaucoup à la petite histoire, écriV'it un jour au curé
de Ste Colombe pour lui demander quelques précisions sur la famille de ce nom. Il reçut
une charmante réponse lui apprenant que cette petite localité de Ste Colombe faisait partie
de la banlieue de la ville de Bordeaux. Monsieur le Curé eut l'amabilité de joindre à sa
lettre plusieurs docu~ents très intéressants que l'on peut consulter aux archives de la Société
Historique du Saguenay. En relisant le contrat de mariage de Jean Néron, on localise
facilement l'erreur commise par le grand généalogiste canadien. Il avait vu dans le registre
de la Baie St-Paul: "originaire de la ville De Bordx. Le x remplace la finale "deaux" de
Bordeaux. Il n'y a jamais eu de diocèse de Debord en France.
Le 26 août 1760, Jean Néron se mariait à Marie-Elizabeth Bouchard, fille de Noël
Bouchard et de Dame Catherine Tremblay, habitants du rang de La Mare-à-la-Truite dans
la Baie St-Paul. C'est un missionnaire qui a écrit le contrat de mariage mais c'est le notaire
Michel Lavoie qui l'a signé. Le lecteur sera peut-être surpris de lire dans cet acte que le
notaire Jean Néron "n'a su escrire, ny signer". Le notaire savait signer et de plus, il avait
une très belle écriture. Il ne faut pas trop se fier à ces assertions gratuites qu'on rencontre
souvent dans les vieux registres. Bon nombre de nos ancêtres, qui ne respectaient pas toutes
les règles de la grammaire, savaient pourtant signer leur nom. Ils étaient parfois absents
au moment de la transcription de l'acte et le missionnaire se tirait d'affaire en écrivant
que "les témoins avaient déclaré ne savoir signer, de ce requis suivant l'ordonnance".
Le greffe du notaire Néron est des plus instructifs. Quiconque, un jour, aura la bonne
idée d'écrire l'histoire de la Baie St-Paul, devra prendre connaissance des 1997 actes que ce
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