Page 69 - index
P. 69

au fait de la pratique et science du notariat.  Nous, en vertu du pouvoir a  nous donné par
                          Sa Majesté, et sous son bon plaisir, avons commis et commettons le dit Michel Lavoye pour
                          exercer l'office de Notaire Royal dans l'étendue des paroisses  situées li  la coste du nord de
                          ce gouvernement depuis la petite Rivière jusque et compris la coste de la  Malbaye et l'isle
                          aux Coudres, et ce tant ql plaira à  Sa Majesté ly maintenir mandons au Sr André de leigne
                          lieut. G'ral de la prévosté de cette ville qu'après qu'illuy aura apparu des bonnes vie et mœurs
                          religion catholique, apostolique et romaine du dit la Voye et qu'il aura pris de luy le serment
                          requis et accoutumé, il le reçoive et fasse connaître en la dite qualité de Notaire Royal pour
                          exercer l'employ dans l'étendue cy dessus  et aux droits et emoluments attribués et témoin
                          de quoy nous avons signé  ces  présentes  ycelles  fait  contresigner par notre secrétaire,  et y
                          avons fait apposer le cachet de nos armes fait et donné à  Québec le trente décembre mil sept
                          cent trente sept signé hocquart, et à costé est le cachet des armes de mon dit Sr l'Intendant,
                          et plus bas est écrit, par Mgr. ligne de Valmur.
                                                                                  BOISSEAU,  N.P.
                              Point n'est nécessaire de nous étendre davantage sur le grand nombre de minutes écrites
                          par le notaire.  Nous donnons plus loin le  répertoire complet de ses actes.  Ces derniers sont
                          assez  difficiles  à  lire.  Cependant plusieurs  ont été  écrits  par  différents  missionnaires  qui
                          faisaient les  fonctions  curiales sur la  côte qui s'étendait de  la  Petite-Rivière au  Saguenay,
                          tels entre autres, les PP. Compain et Coquart.
                              Michel  Lavoie n'était pas seulement notaire,  il  était aussi,  à  ses  heures,  un  bon agri-
                          culteur voire même un architecte averti.  Il a  contribué pour une large part à  l'érection de
                          la  vieille  église  de  Tadoussac.
                              Le 10 mai 1724, il  s'était marié à  Marie-Josephte Filion, de qui il eut  dix enfants,  cinq
                          garçons et cinq filles.  Un bon nombre de ses descendants habitent encore Charlevoix.  En
                          con,sultant le  "Recueil des Généalogies des Familles de Charlevoix-Saguenay" page 350, on
                          note que les  familles  énumérées du numéro 504 à 557 comptent presque  toutes le tabellion
                          comme  leur  grand-père  trisaieul.
                              Maître Michel Lavoie décéda à  la  Petite-Rivière, le  8 avril  1779.

                                                  MAITRE  JEAN  NERON

                              Jean  Néron naquit à  Ste Colombe,  évêché de Bordeaux,  vers  1740.  Il était le  fils  de
                          Michel  Néron,  capitaine de  navire,  et de  Marie-Anne  Fauquet,  également  mariés  à  Ste-
                          Colombe, le 23 février 1734, et le petit-fils de Pierre Néron et de Jeanne Gaschet.
                              Il arriva au pays dans les dernières années de la domination française.  Mgr. Tanguay
                          avait indiqué l'évêché de Debord comme lieu d'origine de la famille Néron.  Monsieur J.-H.
                          Néron de Chicoutimi,  qui s'intéresse beaucoup à  la petite histoire,  écriV'it  un jour au curé
                          de Ste Colombe pour lui demander quelques précisions sur la  famille  de ce nom.  Il  reçut
                          une charmante réponse lui apprenant que cette petite localité de Ste Colombe faisait partie
                          de  la  banlieue de la  ville de Bordeaux.  Monsieur le  Curé eut l'amabilité de  joindre à  sa
                          lettre plusieurs docu~ents très intéressants que l'on peut consulter aux archives de la Société
                          Historique  du  Saguenay.  En  relisant  le  contrat  de  mariage  de  Jean  Néron,  on  localise
                          facilement l'erreur commise par le grand généalogiste canadien.  Il avait vu dans le registre
                          de la  Baie St-Paul:  "originaire de la  ville  De Bordx.  Le  x  remplace  la  finale  "deaux" de
                          Bordeaux.  Il n'y a  jamais eu de diocèse de Debord en France.
                              Le  26  août  1760,  Jean  Néron  se  mariait  à  Marie-Elizabeth  Bouchard,  fille  de  Noël
                          Bouchard et de Dame Catherine Tremblay, habitants du rang de La Mare-à-la-Truite dans
                          la Baie St-Paul.  C'est un missionnaire qui a  écrit le contrat de mariage mais c'est le notaire
                          Michel  Lavoie qui l'a signé.  Le lecteur sera peut-être surpris de lire dans cet acte que  le
                          notaire Jean Néron "n'a su escrire,  ny signer".  Le notaire savait signer et de plus, il  avait
                          une très belle écriture.  Il ne faut pas trop se fier à  ces assertions gratuites qu'on rencontre
                          souvent dans les vieux registres.  Bon nombre de nos ancêtres, qui ne respectaient pas toutes
                          les  règles de la grammaire, savaient pourtant signer leur nom.  Ils  étaient parfois absents
                          au  moment de la  transcription  de  l'acte  et le  missionnaire  se  tirait d'affaire  en  écrivant
                          que "les témoins avaient déclaré ne savoir signer, de ce requis suivant l'ordonnance".
                              Le greffe du notaire Néron est des plus instructifs.  Quiconque, un jour, aura la bonne
                          idée d'écrire l'histoire de la  Baie St-Paul, devra prendre connaissance des 1997 actes que ce
                                                             9
   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74