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gique paru en 1941, sous le titre de "Recueil de Généalogies des Familles de Charlevoix-
Saguenay". Celui qui possède déjà ce premier volume voudra nécessairement se munir
de celui-ci afin d'avOir un tout complet.
Quelle ne fut point ma surprise, et combien joyeuse, de faire la connaissance presque im-
médiate de messieurs les notaires défunts, mes prédécesseurs à la noble et digne profession
de tabellion public. Ces messieurs occupent la place d'honneur dans votre ouvrage; il faut
croire, Révérend Frère, qu'ils ont également une place d'honneur dans votre cœur. Laissez-
moi vous l'avouer franchement, je vous considère un peu comme un confrère, qui, je ne sais
par quel concours malheureux de circonstances, serait resté sourd aux appels tentateurs de
la profession notariale. Vous auriez été peut-être mon compétiteur, c'est pourquoi j'ai le
pardon si facile à votre endroit!
La plupart d'entr'eux m'étaient presque inconnus. Quel charme de faire la connaissance
d'hommes aussi complaisants, affables, généreux. Tout de suite, il était facile de se rendre
compte qu'ils étaient de Charlevoix. Vous me pardonnerez, Révérend Frère, ces louan-
geuses paroles à l'adresse des gens de chez-nous, mais vous savez bien qu'on est tous de Char-
levoix, lorsqu'on est tous gentils, aimables, généreux, hospitaliers, et tous les Canadiens
de langue française ne le sont-ils point partout où ils se trouvent?
Les vieux notaires dont j'ai fait la connaissance, grâce à votre volume,m'ont laissé enten-
dre et je le crois, que moi-même dans quelques décades, "sans garantie précise de mesure,
avec circonstances et dépendances", ainsi qu'ils s'expriment généralement en leur sublime
langage notarial, moi-même, dis-je, à moins qu'il ne se trouve un autre frère Eloi-Gérard
dans la région pour me sortir des poussiéreux tiroirs de l'oubli, je serai un notaire ignoré,
oublié, méconnu, et cela même par les arrière-petits-enfants de ces gentils couples de jeunes
époux dont je prends tant de peine et de soin à rédiger les contrats de mariage, apportant
ainsi ma modeste contribution aux unions conjugales auxquelles ils doivent tout, ces arrière-
petits .. ingrats.
La confrérie des notaires défunts, d'après votre volume, m'a semblé se bien comporter
en Paradis. On ne regrette point la fortune qui n'a jamais eu le moindre sourire pour eux.
Une seule ombre est au tableau. Même en Paradis, il y a de l'ombre, chose que j'ignorais.
On désire ardemment que le vieux notaire Angers change de refrain et renouvelle son réper-
toire, même on désire une impossibilité: qu'il ne fredonne plus du tout?
Votre ouvrage, Révérend Frère, est un apport considérable à l'histoire de notre région.
Vous avez fait là une œuvre souveramement patriotique. Vous avez à cœur de faire connaître
aux gens de chez nous, le coin qu'ils habitent; et, ce faisant. à le mieux faire aimer. J'espère
et je souhaite qu'il pénètre au foyer de chaque famille. C'est un devoir et une nécessité.
Votre ouvrage entretiendra vive et claire la flamme de notre âme nationale.
Je vous souhaite donc plein succès et entière coopération de toute notre population afin
que vous nous reveniez bientôt avec notre "Histoire de la Malbaie et de ses environs" dont
vous nous annoncez le prochain travail.
Veuillez croire à mon admiration cordiale et à mon merci le plus chaleureux pour toutes
ces compilations, fruit d'un labeur minutieux et tenace, bien digne de votre caractère de
religieux mariste et de patriote éclairé.
Je demeure votre tout dévoué et reconnaissant serviteur,
J.-ELIAS GAGNÉ,
No/aire.
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